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Départ à zéro
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 04 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
L'Histoire de la Tunisie est trois fois millénaire. Cela, on le sait et même nos jeunes écoliers l'apprennent. Il faut ici rendre hommage à nos historiens qui ont recherché, étudié et révélé tout ce qui a constitué cette Histoire. Mais les péripéties de l'Histoire sont mises en exergue ou, a contrario, minimisées et ignorées par les gouvernants qui les utilisent au gré de leurs intérêts du moment. Il n'en reste pas moins que tous ont fait référence à ces 3.000 ans de civilisations et de cultures diverses qui ont contribué à façonner cette personnalité originale du Tunisien. Même Bourguiba, mégalomane s'il en fut, qui avait une haute idée de sa personne et qui pensait être l'Homme providentiel et la Chance de la Tunisie, faisait référence à Jugurtha, aux grands réformistes, à Ibn Khaldoun, à Tahar Haddad, à Mohamed Ali Hammi, et à bien d'autres grandes personnalités tunisiennes. Il faisait une lecture personnelle de l'Histoire mais il la respectait. Et il commémorait les dates marquantes du cheminement du peuple tunisien, de ses sacrifices, et de ses victoires. Et elles étaient érigées en fêtes : celle des Martyrs (9 avril 1938), celle de l'Indépendance (20 mars 1956) et celle de la République (25 juillet 1957). Certes, il y a eu des fêtes obéissant au « culte personnel», comme la fête de la «victoire» (1er juin 1955, retour d'exil de Bourguiba), ou le 3 août, son anniversaire ...On a fêté aussi les fêtes musulmanes, la fête du Travail (1er mai), celle de l'Evacuation (15 octobre), celle de la Femme (13 août), les fêtes internationales comme le jour de l'an et on respectait les fêtes d'autres croyances. Ben Ali, son successeur, en a respecté certaines (Martyrs, Indépendance, République, Femme), en a éliminé d'autres (1er juin, 3 août) et ajouté la sienne (7 novembre, accession au pouvoir grâce à un coup d'état médical). Mais dans l'ensemble, l'Histoire de la Tunisie était présente et reconnue.
Les commémorations n'avaient cependant pas les mêmes envergures. Pour faire court, sous Ben Ali, les fêtes nationales et même religieuses n'étaient pas accompagnées de grandes réjouissances ; juste quelques cérémonies officielles, confinées dans des lieux et agrémentées de quelques discours et déclarations. Le peuple n'y participait pas et n'en avait cure. Au point que des jeunes profitant du congé du 15 octobre en 2010 ne savaient pas ce que c'était que cette fête de l'Evacuation (départ du dernier soldat français du sol tunisien, parachèvement de l'Indépendance du pays).
On avait des jours fériés, mais dans les rues, rien n'indiquait que c'était des jours de fête, à part quelques drapeaux sur quelques édifices. Le bon peuple était absent. A part, le 7 novembre où quelques animations étaient organisées. Mais la population n'était pas concernée. Tunis était désertée (même certains restaurants et des commerces étaient fermés) au point que l'on se demandait si ce serait différent un jour de deuil.
La Révolution semble avoir donné au peuple tunisien non seulement la liberté mais aussi le désir de commémorer les dates qui ont marqué son Histoire. On l'a vu et on l'a vécu le 20 mars dernier lorsque des milliers de Tunisiens ont envahi l'emblématique avenue Bourguiba à Tunis et d'autres artères d'autres villes pour fêter l'anniversaire de l'Indépendance du pays.
Tous, vieux, jeunes, enfants, femmes, hommes politiques ou citoyens lambda, déambulaient souriants, pacifiquement, criant leur amour de ce pays et leur attachement à sa personnalité. Le 9 avril, ils ont voulu faire la même chose pour rendre hommage à ces hommes et femmes qui ont donné leur vie, déjà en 1938, pour l'Indépendance de la Tunisie. Remarquable cet élan. Mais les observateurs ont relevé que dans les deux manifestations, on n'a pas relevé la présence de représentants des partis au pouvoir. Certes, comme au temps de la dictature, il y a eu des déclarations et des petites cérémonies, mais ils n'étaient pas dans la rue avec le peuple. Il y a peut-être des explications qui n'ont pas été données.
Mais il n'y a pas de surprise concernant les islamistes, qui ne rêvent et ne prônent qu'un Califat. Depuis son existence (les Frères musulmans, en 1927, en Egypte et ses ramifications), le mouvement ne reconnaît l'Histoire que celle qui s'arrête aux 5 califes (certains parlent de 4) ; leur action et leur but ne visent qu'à libérer et à unifier la «omma». De ce fait, leur conception est supranationale et ils ne reconnaissent pas les Etats et les Nations dans leurs frontières. Leur nationalisme s'étend à la «omma» mais pas aux pays.
On comprend alors notre Premier ministre lorsqu'il parle de 6e calife et que le mouvement Ennahdha multiplie les relations avec les pays du Golfe (islamistes, wahhabites, salafistes), négligeant notre Histoire méditerranéenne. L'Histoire de la Tunisie ne les concerne pas, même si, du bout des lèvres, ils essaient d'être présents. Quelqu'un d'entre eux a-t-il fait référence à Jugurtha, encore moins à El Kahena, à Tahar Haddad, à Farhat Hached, ou à Bourguiba ? Tous ceux là n'existent pas et n'ont jamais existé.
Pour eux, le départ se fait à zéro. Les Tunisiens ne le savent pas encore, mais ce sont de nouveau-nés.


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