• On ne compte que 104 entreprises à participation arabe, soit 2% du tissu industriel • Dans l'objectif de promouvoir l'attrait de la Tunisie pour les investissements, notamment des pays arabes, le ministre de l'Industrie énumère les projets en cours «100 zones industrielles, 16 technopoles dans diverses spécialités, et 100 mille mètres carrés d'espaces modernes dédiés à l'industrie». 1000 rencontres B2B sont organisées entre les 65 hommes d'affaires arabes et deux cents de leurs homologues tunisiens qui participent au 6e Forum arabe des petites et moyennes entreprises, inauguré par le Premier ministre, M. Hammadi Jebali, hier, à Gammarth. En effet, cette manifestation, organisée par l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation, l'Organisation arabe de développement industriel et de la métallurgie (Oadim) et la Banque islamique de développement (BID), vise le renforcement du partenariat d'affaires sur la base des offres de coopération. Placé sous le thème « les petites et moyennes industries, locomotive d'exploitation et du développement », ce forum traite des plans et des moyens appropriés pour assurer l'intégration industrielle des pays, développer les échanges commerciaux inter-arabes et consolider les échanges d'expertises en matière de développement des PMI. Les chiffres montrent le rôle prépondérant de ces entreprises en matière de création d'emplois -notamment pour les jeunes diplômés et les femmes-, des richesses, du développement dans les zones déshéritées et de lutte contre la pauvreté. Dans son allocution d'inauguration, le Premier ministre a rappelé la volonté du gouvernement en place d'élargir le réseau des partenaires économiques de la Tunisie par le renforcement des échanges interarabes. Dans cette perspective le programme du gouvernement, a-t-il ajouté, comporte des actions concrètes pour instaurer les bases de la bonne gouvernance et assainir le climat des affaires. Il a rappelé également le modeste bilan des investissements arabes en Tunisie : «On ne compte que 104 entreprises à participation arabe, soit 2% du tissu industriel». Et de commenter «c'est bien en deçà des attentes et des potentialités». A cette occasion, l'exposition, organisée au hall de l'hôtel, aura le mérite de faire connaître aux hôtes de la Tunisie des exemples de PMI tunisiennes, qui constituent 92% du tissu industriel. Pour sa part, le président de l'OadimM a positionné l'évènement dans le cadre des révolutions arabes qui aspirent à l'intégration économique et une meilleure justice sociale. Et, dans ce cadre, la petite entreprise se place comme étant un outil de choix dans la régulation économique et sociale. D'où l'impératif de mettre en place des mécanismes pour encourager la mobilisation de ces capitaux, notamment dans les régions défavorisées. «Les gros atouts des pays arabes sont de nature à attirer les investisseurs dans plusieurs domaines, notamment l'agroalimentaire, le textile, les médicaments...» relève-t-il. Comparé aux standards internationaux, le tissu des PMI arabes n'assure que 30% du PIB et ne pourvoie que 30% des emplois, contre une moyenne de plus de 50% à l'échelle mondiale. Pour ce qui est du tissu tunisien, M. Mohamed Lamine Chakhari, ministre du Commerce et de l'Industrie, a rappelé que les exportations tunisiennes ont dépassé le seuil des 20 milliards, en dépit de la conjoncture de 2011. A ce titre, la contribution des PMI est prépondérante. D'après le ministre, ces performances ont consolidé le capital confiance de la Tunisie qui a attiré, en cette année, une enveloppe d'investissements directs étrangers dans les activités industrielles de l'ordre d'un milliard cent vingt mille dinars. Mais, la part du lion de ces réalisations est conclue avec des partenaires européens. Pour consolider ces performances avec les partenaires classiques et doper les partenariats avec les pays arabes, plusieurs projets, fait-t-il savoir, sont en cours. «Cent zones industrielles, 16 technopoles dans diverses spécialités, et 100 mille mètres carrés d'espaces modernes dédiés à l'industrie» a-t-il énuméré. Par ailleurs, la révision du Code des incitations aux investissements est de nature à mieux canaliser les investisseurs dans les régions et favoriser les industriels arabes. Au salon, dans un stand d'une entreprise d'agroalimentaire, M. Sami El Ouni, son P.-d.g., nous confie que sa participation s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de diversification des marchés, constituée principalement de clients européens. En effet, les rencontres B2B sont une occasion pour prospecter de nouveaux clients de la région du Golfe. Il rappelle aussi que l'Apii a communiqué la liste des participants aux entreprises innovantes à fort potentiel d'exportation. C'est une ébauche de prospection.