Beni Mtir, un village d'un millier d'habitants relevant de la délégation de Fernana (gouvernorat de Jendouba), recèle d'importantes richesses naturelles qui n'attendent que leur mise en valeur pour pouvoir développer une économie locale très fragile qui n'a guère dépassé le stade de l'ambition. Le village de Beni Mtir surplombe le barrage du même nom qui alimente les régions environnantes en eau potable et sert aussi à l'irrigation. Ses sources d'eaux chaudes, notamment Hammam-Essalhine et son paysage typique de la région de Kroumirie du Nord-Ouest tunisien, ont orienté le village vers l'éco-tourisme, encore sous-exploité. Le potentiel du village le prédispose, en effet, à développer un tourisme culturel et de thermalisme mais les investissements publics et privés font cruellement défaut. Les habitants de Beni Mtir, lassés du manque de développement et soucieux de rompre avec un état de pauvreté inquiétant, réclament des mesures à caractère économique, social, éducatif et culturel, à même de leur permettre de retrouver leur dignité et d'amorcer le processus de développement de leur région. Ils réclament, à cet égard, que le village ait le statut juridique de délégation et qu'il soit classé zone touristique et thermale. Ils demandent également d'entamer des travaux d'extension et d'amélioration du réseau routier de la région, notamment la numéro 65 reliant Fernana à Aïn Draham qui passe par le village. D'autres revendications portent sur la création d'un lycée, d'un centre de formation professionnelle, d'un foyer universitaire, d'une école de formation des cadres dans les secteurs de l'agriculture et du tourisme. La création d'une unité de fabrication de médicaments à base de plantes et l'encouragement des jeunes entrepreneurs à réaliser des petits projets de distillation d'huiles végétales figure aussi au titre des revendications. Sans vraiment donner un écho à ces revendications, le président de la délégation spéciale à Beni M'tir, Mouldi Balleli, a annoncé une bonne nouvelle aux habitants mais qui ne résout qu'une partie infime du problème de développement de ce village. Dans une déclaration à la correspondante de l'agence TAP dans la région, M. Balleli a indiqué que la société Tricojack (textile) fermée depuis plus de 4 ans sera rouverte d'ici fin 2012. Il a ajouté que les autorités régionales œuvrent à renforcer l'infrastructure de ce village en vue de développer l'économie et de créer des emplois pour les jeunes de la région.