A l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme, célébrée mardi, la Société tunisienne des maladies respiratoires et d'allergologie (Stmra) et les laboratoires GlaxoSmithKline (GSK), leader mondial en pneumologie, viennent d'annoncer les résultats d'une étude épidémiologique élaborée à l'échelle maghrébine. L'accent a été mis sur l'état des lieux en Tunisie et sur les résultats de cette étude épidémiologique ''asthma Insigt and reality in the Maghreb'' Airmag réalisée pour la première fois en Afrique du Nord et plus précisément dans trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc). L'étude Airmag lancée, durant ces trois dernières années, a estimé la prévalence de l'asthme dans la population générale et a décrit le niveau de contrôle et de prise en charge, ainsi que les connaissances, attitudes et comportements des sujets asthmatiques face à leur maladie. D'après l'étude Airmag, la prévalence de l'asthme en Tunisie est située autour de 3,5% (chez les adultes comme chez les enfants). En Algérie, elle est de 3,1% chez les adultes et de 4,1 % chez les enfants. Au Maroc, elle est de 3,7 % chez les adultes et de 4,4 % chez les enfants. En Tunisie, 68% de cas d'asthme non contrôlés sont enregistrés chez les adultes et 62% chez les enfants. Seulement 30% des patients se rendent régulièrement chez leurs médecins pour consulter et suivre de près leur maladie alors que le reste des patients ne consultent qu'en cas de crise. L'étude Airmag a aussi permis de mettre en évidence le décalage entre la perception des patients de la sévérité des symptômes (auto-évaluation, impressions..) et le stade réel de la sévérité de la maladie. Qualité du suivi médical Pr Majed El Beji, président de la Stmra, a indiqué, à cette occasion, que 50% des malades atteints de l'asthme ne sont pas conscients de l'ampleur et de la gravité de cette maladie et de l'importance du traitement de fond. Il a indiqué que cette maladie n'est pas dangereuse et peut être maîtrisable et que les malades doivent consulter leur médecin au moins trois fois par an, ajoutant que les efforts qui restent à faire doivent être concentrés sur la qualité du suivi médical, l'éducation des malades et la connaissance de la maladie et des médicaments. Il s'agit d'une étude épidémiologique transversale et observationnelle, réalisée auprès de dix mille personnes, contactées par téléphone, sélectionnées aléatoirement selon des critères de genre, d'âge et de situation géographique et acceptant de répondre à un premier questionnaire, dit questionnaire de prévalence. Ce questionnaire lancé dans les trois pays impliqués dans l'étude a permis d'évaluer le nombre de personnes atteintes d'asthme selon les définitions retenues : ayant eu des symptômes dans les 12 derniers mois (avant l'enquête) et prenant un médicament antiasthmatique. Cette étude, couvrant pour la première fois l'ensemble du territoire tunisien et dont la méthodologie est superposable point par point à l'étude européenne Air Europe déjà validée, vient d'apporter l'éclairage nécessaire préalable à la mise en place d'un plan d'action adéquat (conforme à la réalité) et utile pour le diagnostic, le traitement et le suivi des patients selon les recommandations internationales. Il est à rappeler que l'asthme, une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires est aujourd'hui très répandue dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'asthme est devenu un grave problème de santé publique qui touche plus de 300 millions de personnes.