TUNIS, 4 mai 2010 (TAP) - A l'occasion de la journée mondiale de l'Asthme, célébrée le 4 mai, la Société tunisienne des maladies respiratoires et d'allergologie (STMRA) et les laboratoires Glaxo Smith Kline (GSK), leader mondial en pneumologie, viennent d'annoncer mardi les résultats d'une étude épidémiologique élaborée à l'échelle maghrébine. L'accent a été mis sur l'état des lieux en Tunisie et sur les résultats de cette étude épidémiologique ''Asthma Insignt and reality in the Maghreb'' AIRMAG réalisée pour la première fois en Afrique du Nord et plus précisément dans trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc). L'étude AIR MAG lancée, durant ces trois dernières années, a estimé la prévalence de l'asthme dans la population générale et a décrit le niveau de contrôle et de prise en charge, ainsi que les connaissances, attitudes et comportements des sujets asthmatiques face à leur maladie. * Tunisie: 62pc cas d'asthme non contrôlés chez les enfants D'après l'étude AIRMAG, la prévalence de l'asthme en Tunisie est située autour de 3,5pc (chez les adultes comme chez les enfants). En Algérie, elle est de 3,1pc chez les adultes et de 4,1pc chez les enfants. Au Maroc, elle est de 3,7pc chez les adultes et de 4,4pc chez les enfants. En Tunisie, 68pc de cas d'asthme non contrôlés sont enregistrés chez les adultes et 62pc chez les enfants. Seulement 30pc des patients se rendent régulièrement chez leurs médecins pour consulter et suivre de près leur maladie alors que le reste des patients ne consultent qu'en cas de crise. L'étude AIR MAG a aussi permis de mettre en évidence le décalage entre la perception des patients de la sévérité des symptômes (auto-évaluation, impressions..) et le stade réel de la sévérité de la maladie. * 50pc des malades ne sont pas conscients de la gravité de l'asthme Pr.Majed El Beji, président de la STMRA a indiqué, à cette occasion, que 50pc des malades atteints de l'asthme ne sont pas conscients de l'ampleur et de la gravité de cette maladie et de l'importance du traitement du fond. Il a indiqué que cette maladie n'est pas dangereuse et peut être maîtrisable et que les malades doivent consulter leur médecin au moins trois fois par an, ajoutant que les efforts qui restent à faire doivent être concentrés sur la qualité du suivi médical, l'éducation des malades et la connaissance de la maladie et des médicaments. Il s'agit d'une étude épidémiologique transversale et observationnelle, réalisée auprès de dix mille personnes, contactées par téléphone, sélectionnées aléatoirement selon des critères de genre, d'âge et de situation géographique et acceptant de répondre à un premier questionnaire, dit questionnaire de prévalence. Ce questionnaire lancé dans les trois pays impliqués dans l'étude a permis d'évaluer le nombre de personnes atteintes d'asthme selon les définitions retenues : ayant eu des symptômes dans les 12 derniers mois (avant l'enquête) et prenant un médicament antiasthmatique. Cette étude, couvrant pour la première fois l'ensemble du territoire tunisien et dont la méthodologie est superposable point par point à l'étude européenne AIREUROPE déjà validée, vient d'apporter l'éclairage nécessaire préalable à la mise en place d'un plan d'action adéquat (conforme à la réalité) et utile pour le diagnostic, le traitement et le suivi des patients selon les recommandations internationales. Il est à rappeler que l'asthme, une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires est aujourd'hui très répandue dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'asthme est devenu un grave problème de santé publique qui touche plus de 300 millions de personnes.