A l'occasion de la Journée Mondiale de l'Asthme, célébrée le 04 mai 2010, la Société tunisienne des maladies respiratoires et d'allergologie (STMRA) et Les Laboratoires GlaxoSmithKline (GSK), leader mondial en pneumologie, viennent d'annoncer lors d'une conférence de presse tenue à Tunis, les résultats d'une importante étude épidémiologique « Asthma Insight and Reality in the Maghreb » réalisée pour la première fois en Afrique du Nord, et précisément dans trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'asthme est maintenant devenu un grave problème de santé publique qui touche plus de 300 millions de personnes. Malgré des avancées très importantes dans les connaissances de la physiopathologie de l'asthme et la disponibilité de traitements efficaces, la morbidité de cette maladie reste très importante même dans les pays les plus développés. Dans le monde, la mortalité par asthme est estimée à 250 000 patients par an. Le contrôle de l'asthme « maîtrise de l'asthme » devient, en effet, une nécessité. C'est ainsi que plusieurs études et recherches internationales ont été lancées, ces dernières années, ayant comme objectif d'évaluer le niveau de contrôle de l'asthme. Il est aussi vrai que cette maladie a un coût, qui n'est pas lié uniquement à la mobilisation des ressources médicales ou aux traitements, mais aussi à la perte de la productivité, à l'absentéisme et à la morbidité de la maladie (fatigue, manque de sommeil, dévalorisation de soi, angoisse, dépression, démotivation…). De ce fait, Il est important de rappeler que le coût d'un asthme contrôlé « maîtrisé » est nettement inférieur au coût d'un asthme non contrôlé « non maîtrisé ». Des progrès ont été accomplis ces dernières années non seulement dans la mise au point de nouvelles méthodes thérapeutiques mais aussi dans l'organisation des soins et notamment dans l'éducation du patient asthmatique. En effet, la compréhension de l'asthme n'est pas facile pour le patient. Reconnaître que l'asthme est une maladie chronique, distinguer le traitement de la crise du traitement de fond et anticiper les symptômes sont autant de paramètres que le patient ou son médecin doivent savoir appréhender. Pour un meilleur contrôle de l'asthme, les médecins et les patients peuvent adopter le Test de Contrôle de l'Asthme (ACT), qui est un instrument de contrôle élaboré conformément aux directives des instances internationales de l'OMS et validé par la Société Tunisienne des maladies respiratoires et d'allergologie « STMRA ». Ce test, disponible chez tous les médecins, en Tunisie, prend la forme d'un questionnaire court et simple à remplir par le patient asthmatique. Il permet d'évaluer le niveau de contrôle de la maladie, d'améliorer l'observance et d'avoir un objectif thérapeutique chiffré pour la maladie asthmatique comme pour l'hypertension artérielle ou le diabète. Trop souvent, le patient accepte avec un certain fatalisme la récurrence des symptômes d´une maladie chronique comme l´asthme. Au point que malgré quelques symptômes, diurnes et/ou nocturnes, le patient interrogé sur son état de santé général répond le plus souvent qu´il va bien. Mais sait-il seulement qu´il pourrait sans doute vivre encore mieux, sans aucun symptôme, et qu´il pourrait revenir à la vie normale, en contrôlant périodiquement sa maladie et en utilisant un traitement de fond, selon la recommandation de son médecin ? L'étude AIR MAG : Un travail scientifique rigoureux et indispensable pour la mise en place d'un plan d'action à long terme L'étude AIR MAG lancée, durant ces trois dernières années, a estimé la prévalence de l'asthme dans la population générale et a décrit le niveau de contrôle et de prise en charge, ainsi que les connaissances, attitudes et comportements des sujets asthmatiques face à leur maladie. Il s'agit d'une étude épidémiologique transversale et observationnelle, réalisée auprès de dix mille personnes, contactées par téléphone, sélectionnées aléatoirement selon des critères de genre, d'âge et de situation géographique et acceptant de répondre à un premier questionnaire, dit questionnaire de prévalence. Ce questionnaire lancé dans les trois pays impliqués dans l'étude (Tunisie, Algérie, Maroc) a permis d'évaluer le nombre de personnes atteintes d'asthme selon les définitions retenues : ayant eu des symptômes dans les 12 derniers mois (avant l'enquête) et/ou prenant un médicament antiasthmatique. D'après l'étude AIR MAG, la prévalence de l'asthme en Tunisie est située autour de 3,5% (chez les adultes comme chez les enfants). En Algérie, elle est de 3,1% chez les adultes et de 4,1% chez les enfants. Au Maroc, elle est de 3,7% chez les adultes et de 4,4% chez les enfants. L´étude AIR MAG a aussi permis de mettre en évidence le décalage entre la perception des patients de la sévérité des symptômes (auto-évaluation, impressions…) et le stade réel de la sévérité de la maladie, tel que défini par l'OMS dans « la stratégie globale de prise en charge et de prévention de l'asthme », plus connue sous l'acronyme de « GINA » ou « Global Initiative for Asthma ». Très rigoureuse, cette étude couvrant pour la première fois l'ensemble du territoire tunisien et dont la méthodologie est superposable point par point à l'étude européenne AIREUROPE déjà validée, vient d'apporter l'éclairage nécessaire préalable à la mise en place d'un plan d'action adéquat (conforme à la réalité) et utile pour le diagnostic, le traitement et le suivi des patients selon les recommandations internationales. Elle constitue ainsi un soutien scientifique à l'effort déployé par les instances nationales de tutelle qui ont accordé à cette pathologie un intérêt particulier en tant que maladie chronique et ont facilité sa prise en charge par la Caisse nationale d'assurance maladie « CNAM ». L'asthme, cette maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires, est aujourd'hui très répandue dans le monde. Cette maladie se manifeste par des épisodes récurrents d'essoufflement généralement accompagnés de sifflements respiratoires, d'oppression thoracique et/ou de toux. L'asthme se caractérise à la fois par l'inflammation des muqueuses des voies respiratoires et par la constriction des muscles entourant les voies respiratoires.