• La Tunisie connaît depuis quelques années une régression du nombre des accidents. En 2011, elle a, en revanche, enregistré le plus haut taux d'accidents mortels. La Semaine arabe de la circulation routière s'est tenue du 4 au 6 mai. Cette manifestation annuelle, célébrée dans la région, est organisée par le secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur. La présente session est placée sous le signe d'un slogan interpellant et les décideurs et les usagers de la route, à savoir «Jusqu'à quand?»; une interrogation qui émane d'une prise de conscience relevée à l'échelle arabe, lors, notamment, de la tenue du 13e forum des présidents des mécanismes arabes chargés de la sécurité routière. L'année précédente, le slogan était moins choquant. «La route est un droit pour tous» s'avère une affirmation et du droit de chacun à la route, mais aussi une affirmation sous-entendue de ses responsabilités envers les autres usagers de cet espace routier. Cette année, l'interrogation «Jusqu'à quand?» dénote une situation critique de la vie routière. Elle se réfère automatiquement aux comportements inciviques des usagers de la route, de l'irrespect du code de la route, mais aussi des horreurs qui se produisent et des drames qui mettent fin à tant de vies humaines. En Tunisie, et jusqu'à 2011, on a enregistré une nette régression au niveau du nombre des accidents. Toutefois, à cette baisse quantitative s'ajoute une hausse qualitative fort négative. En effet, le nombre des accidents mortels a connu l'année précédente un boom en comparaison avec 2010, avec 1.485 cas de décès, contre 1.208 en 2010, soit une augmentation de 42,31%. D'autant plus que 148 accidents mortels ont tué, à eux seuls, 358 personnes, soit une contribution de 24,12% du taux global des cas de décès. Il est à noter qu'en 2011, le nombre global des accidents de la route s'élève à 8.466. Des accidents qui ont fait 12.595 blessés de la route. Ces accidents sont dus essentiellement au comportement insouciant et des conducteurs et des piétons. Il faut dire que la manie principale de bon nombre de conducteurs demeure, incontestablement, l'excès de vitesse qui se définit comme étant le plus dangereux facteur à risque. En 2011, il a provoqué la mort de 477 personnes, soit 32,14% de l'ensemble des cas de décès enregistrés. La vitesse a également contribué à 19,28% du nombre des blessés. Par ailleurs, les piétons sont souvent les responsables des accidents graves: 28,48% des décès et 30,96% des blessés enregistrés l'année dernière sont dus au comportement des piétons sur la route. Mais la majorité des accidents revient aux voitures touristiques avec un taux de 65,31%. Cela se traduit par le plus haut taux de décès, soit 39%.