C'est suite à une initiative collective d'administrateurs auprès de certaines entreprises du secteur privé, de commissaires aux comptes et d'universitaires que l'Institut tunisien des administrateurs (ITA) a été créé en mai 2009. Cette association scientifique a été mise en place dans le but d'édifier la bonne gouvernance au sein des entreprises tunisiennes privées et publiques. Et c'est à l'occasion du lancement effectif de l'ITA qu'une conférence de presse a été organisée lundi, à Tunis, pour présenter les missions de l'institut et pour annoncer en même temps la tenue de son 1er colloque inaugural , aujourd'hui, dans le cadre du démarrage réel de ses activités. Cette manifestation sera placée sous le thème : «Les nouveaux acteurs de l'après-crise : administrateurs de sociétés». Les fondateurs de l'ITA ont longuement mis l'accent sur leurs objectifs qui reposent essentiellement sur l'accompagnement des membres des conseils d'administration des entreprises dans l'accomplissement de leurs tâches. Cette structure envisage également de mieux les sensibiliser aux pratiques de la gouvernance ainsi qu'aux outils nécessaires, leur permettant de promouvoir la transparence. M. Slaheddine Lajimi, directeur général de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), souligne que «le rôle de l'institut est d'accompagner les administrateurs dans leur mission de bonne gouvernance. Cet accompagnement se fera à travers des cycles de formation, des discussions, des échanges d'idées et d'expériences…Il sera un cercle d'échanges privilégié.» Former et informer Les membres fondateurs de cette composante fondamentale de la société civile croient profondément à leurs missions et œuvreront pour une meilleure concrétisation de leur plan d'action. Ils tenteront, par ailleurs, de diffuser une culture du vrai partage au sein des conseils d'administration et d'anéantir l'esprit de monopole. De son côté, M. Moëz Joudi, directeur général de Formapro et membre de l'Institut tunisien des administrateurs, a mis l'accent sur les bonnes pratiques de la gouvernance : séparation des pouvoirs, indépendance, fonctionnement démocratique de l'assemblée… Il a insisté également sur le fait que la bonne gouvernance ne doit pas rester une simple notion sur papier, mais demande une grande adhésion du conseil. Il estime toutefois que «ces pratiques ne doivent pas être préposées. Elles ne doivent en aucun cas se présenter sous forme de modèle préfabriqué, bien au contraire, il faut qu'elles soient adaptées à la conjoncture et à la situation de notre pays». M. Abdessattar Mabkhout, membre fondateur de l'ITA, a précisé que le thème du premier colloque sera d'actualité car les administrateurs au sein des sociétés seront les nouveaux acteurs de l'après-crise. Il ajoute que la conférence introductive se fera sur «Les enjeux et les défis de la bonne gouvernance des entreprises». Un premier panel permettra aux participants de s'informer du «développement des bonnes pratiques de gouvernance en Tunisie». Le deuxième panel parlera du «rôle des conseils d'administration et des administrateurs dans la gouvernance des entreprises». «Le colloque verra la participation de professionnels, experts et chercheurs, qui interviendront pour débattre des enjeux de la bonne gouvernance et du rôle des conseils d'administration et des administrateurs dans le contrôle, la gestion des risques, la création de valeur et la performance des entreprises à l'échelle nationale et internationale», souligne M. Mabkhout. Le coup d'envoi de cette journée sera donné par M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, et Daniel Lebègue, président de l'Institut français des administrateurs (IFA).