• Romain Loriol, né en 1985 à Agen, enseigne actuellement à l'université Lyon 3 les lettres classiques. C'est au cours de ses études à l'Ecole normale supérieure de Lyon qu'il a séjourné à Tunis et parcouru les médinas tunisiennes, qui lui ont inspiré cet ouvrage. Et si la médina était une femme, aurait dit un poète inspiré, se plaisait à répéter Romain Loriol, jeune écrivain tout ce qu'il y a de plus déjanté, farfelu et insensé. Ses écrits, souvenirs fugaces de quelques instants d'évasion et de bonheur, pimentés à l'harissa nabeulienne et la sauce piquante de la cuisine de la médina, au goût relevé et mitonné de longue main et dans le secret des vieilles recettes de l'art culinaire des souks. Fasciné par l'architecture des ruelles de la Kasbah, des villes médiévales et des canons esthétiques des édifices religieux, l'auteur a vite succombé au charme exotique et pittoresque, insolite et surprenant des villes orientales. Le sortilège exercé est toujours à l'affût du visiteur étranger qui oserait s'aventurer dans cet espace de l'ombre. Les rondeurs féminines, les portes cloutées à double battant, les voûtes, les arcades, les arceaux cintrés, les moucharabiehs bombés suscitent chez le néophyte non averti des idées et des pensées suggestives, teintées d'érotisme. Les symboles ne manquent pas dans Médinas, ils peuplent ces lieux ancestraux et les illuminent de lueurs et de miroitements kaléidoscopiques. Illusions souvent trompeuses qui nourrissent des perspectives et des perceptions qui, souvent, sont loin de correspondre à la réalité. Dans un monde déshumanisé, les mots employés par Romain Loriol agissent comme sous l'effet de la magie, de la puissance, de la séduction et de l'illusion. Médina de Romain Loriol, préface de Slaheddine Haddad, infographie de Adel Tlili. Arabesques éditions, février 2012