BERLIN (Reuters) — Le Parlement allemand a adopté hier le volet allemand du plan d'aide financière à la Grèce mis au point le week-end dernier par les pays de la zone euro et le FMI. Au Bundestag, la chambre basse du parlement, le vote a été acquis dans la matinée par 390 voix pour, 72 contre et 139 abstentions. Le Bundesrat, la chambre haute, a ensuite voté le plan en début d'après-midi. Le Président allemand, Horst Köhler, doit maintenant apposer sa signature au document afin qu'il acquière force de loi. L'approbation de ce plan montre que l'Allemagne agit pour protéger la monnaie unique européenne, a déclaré la chancelière Angela Merkel, qui a ajouté que tous les Etats de la zone euro devaient de la même façon "faire leur devoir". L'aide à la Grèce est d'un montant total de 110 milliards d'euros — 80 milliards pour les pays de la zone euro et 30 milliards pour le Fonds monétaire international. Le plan devait être officialisé lors d'un sommet des dirigeants de la zone euro hier à Bruxelles. La contribution allemande se monte à 22,4 milliards d'euros. Cinq universitaires ont déposé un recours contre la loi devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, sans qu'on sache combien de temps durera l'examen de cette motion. Parmi eux figure Joachim Starbatty, un économiste eurosceptique. Quatre d'entre eux avaient perdu un recours contre l'introduction de l'euro. En Allemagne, la question de l'aide à la Grèce a pesé lourd dans la campagne électorale en vue des élections législatives de demain dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Face à une opinion publique largement hostile à l'aide à la Grèce, la chancelière fédérale, Angela Merkel, a traîné des pieds et assorti le plan d'aide de conditions draconiennes. Si elle perd le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie demain, c'est ni plus ni moins la majorité de sa coalition fédérale qu'elle risque de perdre dans le même temps au Bundestag, où sont représentés les 16 Länder fédérés.