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Euro… pile ou face … D'une monnaie pourtant unique!
Publié dans L'expert le 12 - 06 - 2010

Ce phénomène qui a entre autres effets contribué à la déstabilisation des habitudes des européens pas habitués à ces bouleversements ne va pas sans remettre au grand jour la notion même de l'Europe, ou du moins de la zone euro. La pression monte donc graduellement chez les "anti-euro", ou si l'on veut chez ceux-là qui n'ont jamais voulu d'une seule Europe. Nationalisme quand tu nous tiens! Bien que cette tendance se fait ressentir et de manière assez forte en Allemagne, où la majorité gouvernementale a finalement été contrainte de lever plusieurs conditions auxquelles avait été soumise la création de l'euro, la France n'est pas en reste, avec Marine Lepen, qui en profite pour se faire un bon score dans les sondages. Y a-t-il lieu de se réjouir du côté du Royaume-Uni de n'avoir pas adhéré à la monnaie unique?
Le 21 mai dernier, le Parlement allemand adoptait la loi qui l'engage à consacrer à hauteur de 148 milliards d'euros pour soutenir, par des prêts et des garanties, les membres de la zone euro qui ne parviendraient plus à lever des fonds sur les marchés à des taux acceptables. Au Bundestag, le vote a été acquis à une majorité de 319 voix sur 622. Ce qui est inédit, c'est que la droite allemande ait pu accepter en si peu de temps, dans un contexte extrêmement tendu, de remettre en cause les trois piliers doctrinaux sur lesquels l'Allemagne, en tant que pays signataire du traité de Maastricht, avait subordonné le renoncement à sa propre souveraineté, à l'époque sans égale dans l'histoire de l'Union européenne qu'a constituée pour elle la monnaie unique: l'interdiction faite aux Etats européens de se porter mutuellement garants les uns des autres en matière de dette publique ; l'impossibilité pour l'Union européenne en tant que telle de lever l'emprunt et d'octroyer des prêts ; enfin, l'interdiction faite à la Banque centrale européenne de prendre en pension des titres des pays aux prises avec une crise de la dette souveraine.
Maastricht : ne pas payer pour « l'Europe du Sud »…
Pour mesurer l'ampleur des concessions que la droite allemande a dû, sous la contrainte, effectuer, il faut rappeler ce que disait, à l'époque des préparatifs de la monnaie unique, un certain Horst Köhler, alors chef de l'administration du ministère des Finances et acteur clé de la négociation du traité de Maastricht. Ce même Horst Köhler était, jusqu'à sa démission du 31 mai, le président de la République fédérale, après avoir été directeur du Fonds monétaire international (FMI). Pour venir en aide à Mme Merkel (à qui il devait sa fonction), il s'était prononcé vigoureusement, il y a quelques semaines, en faveur du prêt de 24 milliards d'euros de l'Allemagne à la Grèce. En 1992, il déclarait pourtant : « Si un pays [de l'Union économique et monétaire, UEM] présente des déficits élevés en raison de son propre comportement, ni la Communauté européenne ni un autre Etat membre ne doivent l'aider. » Le traité a été conçu afin d'exclure une situation où« les pays du Sud feraient payer l'addition aux pays dits riches. Car sinon l'Europe se disloquerait ». Il ajoutait : « Ceux qui interprètent le fonctionnement de l'Union monétaire, comme si nous étions invités à payer pour les autres, formulent un diagnostic destiné à effrayer (…). Non, l'UEM n'est pas une roue à redistribuer, appelée à être tournée (…). Dans le débat politique interne en Allemagne, on agite les peurs de manière inadmissible. » Voilà quelle était la principale préoccupation du gouvernement allemand à l'époque des négociations du traité sur la monnaie unique.
Aujourd'hui, l'impossible est devenu réalité, et certains médias allemands n'ont pas manqué de souligner le contraste entre la cure d'austérité imposée aux collectivités publiques allemandes et les largesses de l'Etat grec. Fidèle à lui-même, le quotidien à grand tirage Bild Zeitung – dont l'ancien chancelier Schröder avait dit une fois qu'il était impossible de gouverner contre lui – a mené une campagne féroce, à coups de reportages sur les jeunes retraités grecs aisés, pour porter l'idée que les Allemands allaient payer pour les Grecs impécunieux. Les fraudes commises par l'appareil gouvernemental grec offraient, il est vrai, une cible de choix – même si les entreprises allemandes ont été les premières à exploiter la concussion. Fin février 2010, le magazine Focus montrait une Vénus de Milo faisant un doigt d'honneur à l'Europe… Le 3 mai, l'hebdomadaire récidivait, avec une Vénus de Milo dépeinte en mendiante de l'Europe.
Les gardiens du temple montent au créneau
Il faut dire que les gardiens du temple n'ont pas été avares de critiques à l'égard des décisions prises. Hans-Werner Sinn, le directeur de l'Institut de recherches économiques (Ifo) à Münich, considéré comme l'économiste le plus influent outre-Rhin, s'est répandu dans les médias pour affirmer que le mécanisme européen de stabilisation financière de la zone euro était une « aventure aux effets incalculables (…). La condition centrale que l'Allemagne avait posée pour l'abandon du deutschemark a été effacée en un tour de main pendant que notre négociateur en chef était hospitalisé »… Estimant que la zone euro n'était pas menacée, avec un taux de change euro contre dollar encore bien au-dessus du taux de change en parité de pouvoir d'achat, il expliquait que la structure des taux d'intérêt était simplement en passe de s'adapter à la solvabilité et au risque pays. Rien de plus… En revanche, expliquait-il, « le Fonds européen de stabilité financière aura pour effet de distordre les flux de crédit sur les marchés financiers ».
H.-W. Sinn met aussi en avant le risque de hausse des taux sur la dette allemande – puisque l'Allemagne se porte garante – et les conséquences de la baisse des taux pour les pays endettés : « En partageant sa solvabilité avec les pays endettés du sud de l'Europe, le fonds leur permet d'accéder à faible coût à l'épargne allemande au détriment des entreprises allemandes. » Bref, « la correction menée à bien par les marchés financiers est entravée par le pouvoir politique ». Compte tenu de la situation d'endettement prévalant en Allemagne et de la perspective de vieillissement de la population, le président de l'Ifo dit comprendre que les « Allemands aient le sentiment de se faire arnaquer ».
Face à ce déluge médiatique des représentants de l'orthodoxie, les déclarations de solidarité de la centrale syndicale DGB avec les travailleurs grecs, les prises de position d'un Gustav A. Horn mettant en garde contre le risque non pas d'inflation mais de déflation (spirale à la baisse des prix et des revenus), ou celles d'un Peter Bofinger défendant le plan de sauvetage de l'euro tout en faisant des propositions pour la coordination des politiques budgétaires à l'avenir ont été très inégalement relayées par les médias de qualité, en fonction du positionnement politique de ces derniers.
Des contradictions lourdes de dangers
Après avoir tergiversé pendant de longues semaines, dans l'attente du résultat des élections en Rhénanie du Nord, la chancelière a donc dû franchir le pas, en changeant de registre : « l'échec de l'euro serait l'échec de l'Union européenne », a-t-elle déclaré dans son discours au Bundestag sur le « plan de sauvetage de l'euro », ajoutant que « l'Allemagne, elle aussi, a vécu au-dessus de ses moyens »– un propos infondé économiquement –, mais destiné à faire passer la pilule et à préparer l'opinion aux coupes budgétaires dont les arbitrages seront rendus en fin de semaine. Une bonne partie des salariés, soumis à une cure d'austérité salariale et sociale sans égal depuis l'introduction de l'euro, entendent surtout qu'ils vont avoir à subir de nouvelles restrictions – et qu'après avoir payé de longues années pour la réunification, ils sont en outre susceptibles de régler l'ardoise laissée par « d'autres ». Selon les enquêtes d'opinion, deux tiers des Allemands sont contre le plan décidé à l'échelle européenne.
En réponse à ces inquiétudes, la droite allemande, plutôt que de tirer les enseignements de ses propres erreurs (l'échec du pacte de stabilité, l'architecture institutionnelle de la zone euro), s'en prend d'abord aux sociaux-démocrates, accusés non sans raison d'avoir torpillé, avec l'aide du gouvernement français de l'époque, le « pacte de stabilité » en 2002. Devant le groupe parlementaire de la CDU, Mme Merkel a promis de « défendre la culture de la stabilité de l'euro avec les dents et les griffes », ce dont attestent les propositions de réforme du pacte de stabilité formulées par Wolfgang Schaüble, le ministre des Finances.
Les critiques s'effraient désormais, au nom de la souveraineté des droits des parlements, que « Bruxelles » puisse avoir un droit de regard sur les politiques budgétaires nationales tout en refusant de doter l'Union des moyens d'un début de fédéralisme budgétaire. Economiques, parce qu'en l'absence (pourtant assez improbable) de nouveau coup de bambou, l'économie allemande est la mieux placée (avec celle des Pays-Bas) pour tirer parti de la reprise mondiale et de la baisse de l'euro – le chômage est ici à son plus bas niveau depuis 1992.
Marine Le Pen portée par la crise de l'euro
Du côté de l'Hexagone, dans deux sondages publiés depuis le début du mois de juin, Marine Le Pen se place en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et les socialistes Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn avec 13% d'intentions de vote.
Ce score est supérieur à celui que recueillait son père dans les enquêtes d'opinion à deux ans de sa dernière présidentielle de 2007.
La vice-présidente du Front national, qui prône une sortie de la zone euro et un rétablissement des frontières au sein de l'UE, semble bénéficier de la crise actuelle.
"La zone euro est la région du monde qui connaît les troubles économiques les plus graves, le chômage le plus fort, qui voit plus qu'ailleurs son industrie s'échapper, se délocaliser, à cause d'une politique aussi dogmatique que nocive", écrivait-elle récemment sur le site du FN.
"L'euro, cette monnaie qui devait tant nous apporter, et qui conduit aujourd'hui les pays qui l'ont adopté vers la ruine, les uns après les autres, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Italie, la France aussi malheureusement", ajoutait-elle.
Selon le FN, tous les gouvernements de gauche ou de droite, depuis plus de 35 ans, sont responsables et coupables de cette tragédie en cours par le choix de leur modèle économique ULTRAlibéral et mondialiste, ce qui les disqualifie définitivement pour diriger la France.
Toujours selon le parti d'extrême droite, l'euro est une folie qui a défié un temps les lois de la gravitation économique et qui va ruiner les peuples des pays qui n'en sortiront pas au plus vite ! Et il qualifie la solution avancée par le Président Sarkozy d'un « gouvernement économique européen », relevant soit d'une réelle démence politicienne, soit d'une incompétence évidente.
L'Angleterre avait dit "NON" à la monnaie européenne
La décision avait étonné certains de ses partenaires : l'Angleterre avait osé dire non à l'euro. Comment pouvait-on refuser une monnaie aussi unanimement appréciée par les marchés des changes ? Peut-être par amour de la liberté, cependant cela permet-il à l'Angleterre de se porter mieux que ses voisins de la zone euro.
A l'époque, on disait Tony BLAIR plutôt favorable à l'euro, mais il a préféré repousser la décision d'adhésion à une date indéfinie et suivre son ministre des finances d'alors, Gordon BROWN devenu plus tard Premier ministre. Celui-ci avait exclu officiellement une adhésion immédiate de la Grande-Bretagne à l'euro et s'est contenté d'ouvrir la porte à un éventuel référendum ultérieur, sans préciser une date. La question n'est même pas d'actualité aujourd'hui pour le conservateur David Cameron.
"La Grande-Bretagne n'est pas dans l'euro et ne va pas rejoindre l'euro, et donc la Grande-Bretagne n'approuverait pas un quelconque arrangement qui nous amènerait à soutenir la zone euro", a précisé le Premier ministre britannique.
Les avantages de l'euro sont nombreux. Il a non seulement permis de protéger les économies européennes contre les turbulences financières internationales en fournissant un environnement stable aux échanges entre les opérateurs des Etats membres notamment grâce à la disparition des opérations et des commissions de change, mais il facilite aussi la comparaison des prix pour le consommateur. Et quand le Britannique Dave Cameron affirme "We will never join the euro", il peut y être de quoi avoir le tourniquet.


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