Le nouveau bureau de la Ftca (Fédération tunisienne des cinéastes amateurs), élu en décembre dernier, vient de lancer un appel à candidature, via internet, pour la 27e édition du Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia) qui aura lieu du 25 août au 1er septembre 2012. Créé en 1964, ce festival est l'une des manifestations culturelles tunisiennes les plus populaires. Il draine un très large public de curieux et de cinéphiles et offre, surtout, une plate-forme et une visibilité pour les amateurs qui veulent s'exprimer par le langage cinématographique. La Ftca, constituée de plusieurs clubs installés dans presque toutes les régions de la république, organise, tout au long de l'année, des stages de formation pour ses adhérents. Ces derniers s'exercent à développer leur imagination, à scénariser, à filmer et à monter image et son. Lorsque la date du festival approche, les clubs sont invités à produire des courts métrages fiction ou documentaires qui seraient proposés en compétition officielle. Les films sélectionnés sont par la suite répartis dans différentes sections du festival. Le Fifak n'exclut pas les amateurs indépendants et les films d'écoles, qui, depuis quelques années, font partie du palmarès. La dimension internationale du Fifak permet un échange d'expériences, des rencontres créatives et une ouverture sur les différentes représentations du monde. Mis à part la section compétition (internationale, nationale, scénarios, photos et école), le Fifak réserve un écran qui rend hommage à un pays ou au cinéma d'un pays. La tradition veut également que tous les lendemains de projections, il y ait un débat sur les films de la veille. Ainsi les jeunes amateurs ont la possibilité d'échanger leurs points de vue et d'apprendre à analyser et à dialoguer dans le respect de l'autre. Il semble, notamment, que le nouveau bureau a fait quelques retouches au programme habituel du Fifak. Nous croyons savoir qu'une nouvelle section a été créée pour les courts et longs métrages pour enfants, qu'un colloque animé par des spécialistes et des universitaires sera organisé pour traiter d'un thème en rapport avec le cinéma ou l'actualité cinématographique et que les ateliers de formation dirigés par des experts tunisiens et étrangers reviennent s'ajouter au planning matinal des festivaliers. Par ailleurs, le Fifak n'oublie pas d'impliquer la ville et la population de Kélibia, en organisant, pour les enfants, des ateliers de fabrication et de jeu de masques, de marionnettes et de bandes dessinées. Cette manifestation si importante, qui a changé des milliers de jeunes, canalisé leur énergie, donné naissance à des noms célèbres du cinéma tunisien, et animé une ville au quotidien morne, ne serait-ce que pour quelques jours, demeure une mission difficile. La Ftca n'a jamais suffisamment les moyens pour réaliser ses objectifs et pour que la boucle annuelle de ses activités qui est le Fifak puisse se moderniser et s'épanouir. Et puis il est temps pour que les autorités de tutelle pensent au réaménagement du théâtre de plein air, et à construire des hôtels pour ces festivaliers venus du monde entier. Nous y reviendrons.