• Maire de Naples, né à Tunis, communiste convaincu, il a combattu de toutes ses forces le fascisme et les forces coloniales. L'Institut italien de la culture a mis le paquet en employant tous les moyens à sa disposition pour commémorer avec éclat et allant le centenaire de la naissance à Tunis d'une figure de proue de l'antifascisme italien en Tunisie, doublée d'un grand plasticien, Maurizio Valenzi. Avec trois ans de retard, cette commémoration trouve toute sa justification avec la visite de deux jours du chef de l'Etat italien, Giorgio Napolitano, accompagné d'une importante délégation. En effet, Valenzi est né le 16 novembre 1909 à Tunis et décédé quelques mois avant la célébration de son centenaire dans la ville de Naples. Né d'une famille d'origine juive libanaise, il débute sa carrière d'artiste en fréquentant pendant quelques années l'école des Beaux-Arts de Tunis, sous la direction de Vergeaud. Avec Antonio Corpora et Jules Lellouche, il adhère aux courants de la peinture cubiste et surréaliste. En 1932, il rejoint le Parti communiste et organise la lutte syndicale des ouvriers agricoles tunisiens contre les grands propriétaires terriens européens. En 1937, il est à Paris où il collabore au journal La vocce degli Italiani. Ce sont les années du Front populaire et il rencontre à Paris certains protagonistes de la nouvelle vague française, à l'instar de Paul Eluard, Aragon et Bloch. Il étudie l'œuvre des impressionnistes de l'Ecole de Paris. En novembre 1941, de retour en Tunisie, il est arrêté avec d'autres communistes antifascistes italiens. Il est enfermé dans le camp de concentration du Kef. Accusé d'«atteinte à la sécurité de l'Etat», il est sauvagement torturé à l'électricité par la police de Vichy. Il fait l'expérience des prisons tunisiennes et algériennes jusqu'à sa condamnation à vie dans la prison de Zambèze à Alger. Datent de cette période de nombreux portraits, dessins en prison qui inspireront par la suite les tableaux peints à Naples au début des années 1970. En 1944, violant l'interdiction des autorités françaises et alliées, il part pour l'Italie, dirige à Naples le PCI et fait partie du Comité de libération nationale. A partir de là, Maurizio Valenzi devient l'un des protagonistes de la vie politique napolitaine et italienne. En 1952, il est élu conseiller provincial et en 1953, jusqu'à 1968, au Sénat. Après une longue pause de son activité d'artiste, jamais abandonnée, il reprend son activité en 1971. De cette période, se succèdent les premières expositions personnelles comme celle de 1973 à la Librairie Mancchiaroli de Naples. En 1975, Valenzi est élu maire de Naples, et ce, pendant huit ans. En 1985, il est élu au Parlement européen. A l'occasion de ses 90 ans, la ville de Naples lui a consacré une exposition rétrospective sur l'ensemble de son œuvre, presque exactement comme celle qui a été organisée par l'Institut italien de la culture, visitée et inaugurée par le président italien, Giorgio Napolitano. Dans cet ordre d'idées, il y a lieu de rappeler la conférence qui a été donnée par le cercle DP Maurizio Valenzi de Tunis, une fondation à caractère social et culturel à la Dante-Alighieri, avenue de la Liberté à Tunis, intitulée «Mémoire antifasciste italienne en Tunisie». Ont participé au débat Lucian Valenzi, Silvia Finzi, Sonia Gallico et Antonio Trimarchi.