• L'un des pères fondateurs de la République italienne en 1946 et président de 1992 à 1999, Oscar Luigi Scalfaro, est mort hier à l'âge de 93 ans ROME (Reuters) — Oscar Luigi Scalfaro, l'un des pères fondateurs de la République italienne en 1946 et président de 1992 à 1999, est mort hier à l'âge de 93 ans, ont annoncé les autorités. Scalfaro, démocrate-chrétien qui avait également occupé les fonctions de ministre de l'Intérieur et de président de la Chambre basse, fut nommé président dans le sillage du scandale «Tangentopoli» et de l'opération «mani pulite», qui ont ébranlé le système politique italien au début des années 1990. «Scalfaro a été un fervent défenseur de la vie politique démocratique, un exemple de cohérence et d'intégrité morale (...) En tant que président de la République, il a affronté avec fermeté et droiture une des périodes les plus dures de notre histoire», a déclaré dans un communiqué le président actuel Giorgio Napolitano. «En tant qu'homme de foi, antifasciste et constructeur de l'Etat démocratique, il a exprimé au niveau le plus haut l'engagement politique des catholiques italiens (...)», a ajouté Napolitano. Le président du Conseil, Mario Monti, a rappelé hier qu'il s'était entretenu avec Scalfaro juste après avoir été nommé à la tête du gouvernement, l'an dernier. «Je lui avais fait part personnellement de ma reconnaissance pour l'exemple qu'il a donné en tant que grand commis de l'Etat», a-t-il dit dans un communiqué. Bien qu'il occupe une fonction essentiellement honorifique, le chef de l'Etat italien peut être amené à jouer un rôle très important en tant que garant de la stabilité, dans une arène politique souvent très instable. Son accession au palais du Quirinal, le siège de la présidence, était intervenue peu après l'assassinat du juge anti-Mafia, Giovanni Falcone, qui avait profondément choqué l'Italie et accru la réprobation de l'opinion publique vis-à-vis d'un establishment politique jugé incapable de protéger ceux qui servent l'Etat. Homme de religion, Scalfaro assistait à la messe tous les matins. Tout le monde, au Parlement, connaissait les références qu'il faisait fréquemment à ses conversations avec la Vierge Marie. S'il a donné le plus souvent l'image d'un homme d'une grande droiture, il n'échappa pas à un scandale, en 1993. Impliqué dans une ténébreuse affaire portant sur le vol présumé de millions de dollars d'une «caisse noire» destinée à financer des opérations secrètes, il avait vigoureusement contré ses accusateurs.