L'ex-avant terrible du CAB ne tarit pas d'éloges sur l'actuelle formation cabiste Battre l'EST en aller et retour n'est pas donné à tout le monde. Le CAB est désormais «balaise». Ce n'est désormais plus un secret : les Bizertins ont les moyens d'aller loin, c'est-à-dire de viser le titre. Ils l'ont largement prouvé dimanche dernier grâce à une stratégie de jeu digne des grands dans ce genre de confrontation. Les Nordistes ne s'étaient pas déplacés au stade d'El Menzah pour faire de la figuration. Par le passé, dans la même aire de jeu, ils ont fait le spectacle, mais pas le résultat. Ils étaient naïfs tout simplement sur le plan sportif. «Nous avons généralement bien joué à Tunis contre les clubs de la capitale, voire parfois dominé nos adversaires, mais nous ne savions pas traduire la qualité de notre jeu en victoire. Nous perdions bêtement sur de petits détails. Combien de fois, la victoire était à notre portée et on la laissait échapper. Nous pouvons citer un certain 3-3 au stade Zouiten dans les années 70 du temps de Gabsi, Mokrani, Mellouli contre Témime , Tarek… ou encore la défaite contre le même adversaire à El Menzah par 2 à 0 dans les années 80, alors que nous dominions de la tête et des jambes l'équipe adverse. Le spectacle était d'une grande qualité et Ben Doulet avait plus d'une fois frappé sur la barre transversale», nous rappelait encore Ali Mfarej, l'ex-attaquant cabiste, qui est associé à tous les titres remportés par le CAB, après la victoire de dimanche. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, le CAB joue plus intelligemment. Les joueurs essaient d'allier le spectacle et le résultat. Contre l'EST, il a su maîtriser son jeu et, à aucun moment, il n'a paniqué. Un round d'observation pendant lequel les protégés de Kanzari ont fermé toutes les issues pour prendre ensuite la mesure de leurs adversaires avant de gérer comme il se doit, dans un dernier temps, le match et l'acquis. Il fallait le faire devant un vis-à-vis contrarié, une fois n'est pas coutume. Ce sont là des indices qui ne trompent pas. Le CAB de cette saison est une équipe de titres». Capital confiance Outre cette métamorphose constatée par Ali Mfarej, ex-champion d'Afrique avec le CAB, c'est la sérénité du groupe qui étonne encore plus dans la gestion des moments difficiles. «Le passage à vide est derrière nous. Nous avons redoublé d'efforts pour retrouver notre niveau de jeu du début de saison. A force de travailler et de se corriger, nous ne pouvons que réaliser des progrès. Nous avons pris de nouveau confiance en nos moyens. C'est ce qui va nous aider, à l'avenir, à bien négocier les prochains matches. Au coude-à-coude avec l'EST, tout reste possible», avoue le revenant Iheb Mbarki, sûr de ses propos. Cette résistance à l'endurance est due au fait qu'on n'a jamais mis au CAB les joueurs sous pression, outre un effectif riche et varié. Même si c'est dit à demi-mot, l'équipe nordiste ne s'arrêtera pas en si bon chemin. On commence à y croire dans le camp «jaune et noir». N'est-ce pas légitime ?