H. Ben Doulet, Abdelmajid Ben Mrad et Naceur Kharbèche pensent tous la même chose à propos du CAB L'équipe cabiste n'en finit pas de gagner! Et même quand elle ne joue pas sur sa véritable valeur comme ce fut le cas dimanche dernier contre le CSHL, elle obtient l'essentiel. N'est-ce pas le propre des grandes équipes ? «Le CAB version 2011-2012 est bien parti pour réussir une saison exceptionnelle», nous dit Hamda Ben Doulet, ex-gloire des années 80 du club nordiste. On sait que la compétition est un long chemin semé d'embûches. Malgré cette réalité qui interdit un quelconque pronostic à l'avance, les Bizertins sont en train de faire l'unanimité autour d'eux en ce début d'exercice. Quel est alors le secret de cette métamorphose ? «La réussite d'une équipe ne dépend pas exclusivement d'une ou de plusieurs vedettes qui la composent. Ce serait trop simpliste comme argument. Il y a d'autres voies qui mènent au succès, surtout quand les moyens matériels ne sont pas très élevés. Celle du CAB en est une. L'ambiance qui règne au sein du groupe est très conviviale, voire familiale. Les joueurs se sentent protégés et constituent un groupe homogène et solidaire, un passage obligé pour se forger une personnalité forte», poursuit l'un des principaux artisans du succès en Coupe d'Afrique, remportée par les Cabistes en 1987, la première continentale dans l'histoire de notre football. «A titre d'exemple, nous étions classés derniers en 1983 à l'aller à cause des dissensions qu'il y avait au sein de l'équipe. Lors de la phase retour, tout le monde s'était réconcilié et l'ambiance était redevenue saine et familiale. Nous avons fini alors le championnat classés 5es. La saison qui a suivi, en 1984, nous avons remporté le titre de champion. Il s'agit là d'une condition essentielle qui augmente les chances de réussite», enchaîne-t-il. Justement, le CAB de ces 7 premiers matches donne l'impression de posséder les mêmes caractéristiques que celles de cette équipe des années 80. «En outre, dit-il en substance, le jeu des Bizertins est basé, non pas sur des individualités, mais sur le collectif. Le CAB actuel excelle sur ce plan-là. Les automatismes semblent être bien assimilés et peuvent être encore améliorés, comme quoi le groupe est perfectible. Plus on multiplie les matches et plus la mayonnaise prendra solidement. Les différents compartiments de jeu sont, en effet, très complémentaires. Et chaque changement effectué en cours de jeu est bien étudié selon les besoins du moment présent. Le coaching est souvent bien approprié, les doublures ne manquant pas d'apporter leur contribution, positive cela s'entend». Expérience-jeunesse Devant cette audace des Cabistes, les puristes ne sont pas restés indifférents. C'est le cas de l'ex-Espérantiste, cet artiste des années fin 60 et 70, Abdelmajid Ben Mrad, admiratif des Nordistes. «Le CAB est en train de pratiquer du beau football. A chaque sortie, le spectacle est agréable à suivre», affirme-t-il. Et d'ajouter : «Les responsables du CAB ont bien fait de conserver Maher Kanzari à la tête de l'équipe séniors. Il connaît bien les joueurs et sait mieux que quiconque ce dont elle a besoin. C'est ainsi que l'opération recrutement a été une réussite. De plus, les cadres de l'équipe ont apporté leur expérience et les jeunes, leur fraîcheur physique et leur fougue. Ce panachage a contribué à cette montée en puissance de l'équipe “jaune et noir”». Quant à Naceur Kharbech, défenseur axial des années 70 au CAB, il demeure prudent tout en flattant à sa manière l'équipe de cette saison. «C'est une équipe qui joue bien au football. Tout le monde défend et tout le monde attaque ce qui n'est pas évident car cela demande une condition physique irréprochable. Le mieux pour réussir, c'est de ne pas se fixer des objectifs à long terme. Il faut essayer de réussir dans l'immédiat. Chaque match doit être négocié comme s'il s'agissait d'un objectif final, c'est-à-dire en sorte de le gagner. Et la somme des victoires conduira au sacre. Il ne faut pas stresser les joueurs et leur mettre la pression. C'est ainsi que l'on pourra obtenir de bons résultats. La présence des jeunes aux côtés des expérimentés aidera certainement à aller de l'avant», pense-t-il. Croisons les doigts !