«L'amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux universitaires et dans les établissements publics de santé en général est aujourd'hui une urgence», a déclaré, hier, à Tunis, Habiba Mizouni, secrétaire générale du Syndicat national des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt). Lors d'un point de presse tenu au siège de l'Ugtt, pour annoncer le maintien de la grève des 30 et 31 mai, Habiba Mizouni a mis l'accent sur la nécessité d'entamer immédiatement la réforme du secteur public de santé fréquenté par environ 70% de la population à travers, notamment, la promulgation d'un cahier des charges et la révision de la méthode de gestion des hôpitaux. La responsable syndicale a souligné que la régularisation de la situation des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires est, également, une urgence, étant donné que le nombre de démissions présentées dans le secteur public est en hausse continue et qu'il convient de retenir les compétences. «Nous demandons, seulement, la reconnaissance de notre travail à travers l'alignement de la prime de temps plein avec les médecins de santé et l'alignement de la prime de l'encadrement et de thèse avec les universitaires», a-t-elle précisé. «Le nombre de médecins spécialistes postulants au concours de promotion au grade d'assistant hospitalo-universitaire est, également, en baisse vu que le candidat admis voit son salaire déminuer alors qu'il est promu». Habiba Mizouni a, en outre, souligné l'impératif de garantir la sécurité dans les structures publiques de santé où plusieurs médecins ont été agressés. «Face à ces revendications urgentes et légitimes et après environ 4 heures de négociations, nous avons été surpris, lundi, par la décision du gouvernement de suspendre le dialogue autour des revendications sectorielles», a-t-elle annoncé. «Le ministère de la Santé nous a, par ailleurs, proposé d'entamer ultérieurement des négociations qui se poursuivront pendant 3 à 4 mois dans le cadre de commissions pour la réforme globale du système de santé», a-t-elle ajouté, indiquant que le gouvernement a accepté la mise en œuvre de l'accord conclu avec le ministère de l'Enseignement supérieur concernant les primes d'encadrement, de thèses et de l'indemnité de transport à partir de 2013. «Face au blocage des négociations, nous avons décidé de maintenir la grève les 30 et 31 mai 2012 dans les hôpitaux et non dans les urgences et de s'abstenir d'exercer toute activité universitaire non rémunérée dès la fin de la session principale», a expliqué la responsable syndicale. Habiba Mizouni a souligné que le syndicat rejette toute idée de projet de création de facultés privées de médecine et d'hôpitaux privés qui ne peuvent que consacrer l'injustice sociale, favoriser l'incompétence et toucher à la crédibilité du diplôme de médecine en Tunisie, appelant le ministère de la Santé à clarifier sa position à ce sujet. A rappeler que le ministère de la Santé avait publié, lundi, un communiqué dans lequel il s'est dit surpris, voire déçu, de la décision du Syndicat national des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires d'entrer en grève, les 30 et 31 mai, après trois séances de négociations. Le ministère a réaffirmé la disposition à négocier avec la partie syndicale au sujet des revendications de ces corps de métiers, notamment l'amélioration des conditions de travail et la majoration des salaires.