Dans le gouvernorat de Kairoaun, la culture du pistachier n'a pris réellement un essor que lorsque les difficultés de greffage et de transplantation ont pu trouver, il y a une dizaine d'années, des solutions réelles. Le verger actuel s'étend sur une superficie de 725 hectares, dont 87 en irrigué. La production des 71.000 pieds de pistachier varie, annuellement, de 100 à 130 tonnes. Le facteur principal est naturellement la disponibilité de l'eau lorsqu'il s'agit de pluviométrie et de la nature du sol qui conditionne cette ressource. D'un autre côté, une bonne répartition des arbres mâles est indispensable. Elle dépend de la densité de la plantation. Plus les arbres sont serrés, moins la proportion sera importante. Et pour que la pollinisation ait lieu naturellement, il est indispensable que le pistachier mâle fleurisse en même temps que le pistachier femelle. Très souvent, les mâles sont plus précoces. Pour ce qui est du rendement de cette culture séduisante et appréciée par les consommateurs, il est très variable et dépend surtout de la pluviométrie, mais aussi de l'âge et de l'entretien. Témoignage Notons que la maturité des pistachiers commence à la fin du mois de juin pour finir à la mi-août, date de la récolte. On utilise les pistaches, entre autres, pour confectionner les gâteaux et pour garnir certains plats cuisinés. Le pistachier a cependant des exigences. Si Youssef Smîi, exploitant agricole à Chebika, a diversifié les cultures qui demandent un suivi permanent et des équipements spécifiques. «Personnellement, je trouve que c'est une culture noble, mais qui demande beaucoup de temps et d'attention, surtout en ce qui concerne l'opération de pollinisation artificielle, indispensable, quelles que soient les conditions climatiques. Pour bien la réussir, je me lève tôt le matin, avant le lever du soleil, pour procéder à l'opération de pollinisation que je dois répéter tous les trois jours. Mais il suffit qu'il y ait par la suite du vent ou de la pluie pour que le pollen soit dispersé sans assurer la fécondation. Et alors, il me faudrait attendre un moment de calme pour pouvoir tout recommencer. Et parmi les autres problèmes, figurent ceux relatifs aux dégâts causés par les parasites et les maladies qui abîment les fruits. C'est pourquoi, il est nécessaire d'utiliser à temps des traitements efficaces pour éviter toutes les déconvenues...», nous confie M. Smîi. D'autres fellahs de Nassrallah et de Bouhajla nous ont dit que le pistachier est une culture très vulnérable et qui n'est pas très rentable.