L'on ne cessera jamais de formuler le vœu que le football puisse redevenir un jour chez l'équipe de Tunisie, osons encore une fois le mot, une raison d'être, qu'il puisse pour ainsi dire regagner son lieu de prédilection Qualifiée ou non, l'on ne sait pas vraiment comment l'histoire jugera un autre jour l'équipe de Tunisie et sa participation en cette édition de la coupe d'Afrique. Il faut dire que l'idée que l'on devrait se faire de la sélection dans sa nouvelle version devrait dépendre en grande partie du match de cet après-midi contre le Cameroun. Ne dit-on pas justement que c'est dans les moments difficiles qu'une équipe de football pourrait apprendre à se revendiquer. Dans la souffrance, aussi et surtout. On ne saurait l'oublier. On ne saurait ne pas l'inclure dans les «affaires» d'une compétition comme la CAN. De toutes les façons, l'équipe de Tunisie aurait encore besoin d'apprendre. C'est pour cela aussi qu'elle serait plus que jamais appelée à grandir. Avec autant de contrariété, voire de frustration, de rivalités et de concurrences, aussi et surtout. On se demande d'ores et déjà si elle pourrait le faire autrement? La force actuelle de l'équipe, si elle en a vraiment, pourrait être de savoir résister aux moments difficiles, surtout face aux circonstances et aux attachements conditionnés. Elle pourrait se faire ainsi le crédit d'avoir toujours quelque chose à faire sur « l'actualité » africaine, sur ce qui se conçoit dans le paysage footballistique de façon générale. Quelque chose de neuf et d'intéressant? Sait-on jamais... La montée en puissance provient essentiellement de l'affirmation des convictions. Celles de l'équipe de Tunisie devraient être exclusivement attachées à la réalité du terrain. Une pareille option peut-elle être suffisante à partir du moment où l'exigence et la contrainte du résultat imposent l'émergence d'un comportement particulier, de priorités spéciales? Alors quel plan d'action pour le match du Cameroun? Quelle stratégie? Quelles priorités? La capacité de réussir Nous pensons que si la sélection tient à se faire une raison devant un adversaire quelque peu favori sur le papier, elle est tenue de se protéger de tous les écarts, de tous les conditionnements qui risquent de la toucher malgré elle. Un match de football se joue avec les jambes, mais il se négocie dans la tête. S'il n'y a qu'une seule vérité sur un terrain de football, les convictions de jeu et de grand accomplissement devraient en contre partie être partagées. La conclusion à la quelle devrait parvenir la sélection, à quelques heures de son match décisif pour la qualification, est de ne pas se tromper de rôle, et encore moins de vocation.Il ne faut pas caricaturer. Si elle devrait avancer dans le bon sens, elle devrait savoir revendiquer le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas la vitrine d'une quelconque déformation et mettre correctement en œuvre sa spécificité sportive, indépendamment des intimidations que pourrait justement susciter la présence de joueurs de grande renommée chez l'adversaire. La CAN n'est pas une activité comme les autres. Elle implique des valeurs, des vertus, une culture.Quels que soient les contextes et les périodes, l'équipe de Tunisie peut sortir de bons, comme de mauvais matches. Sauf qu'elle serait appelée, spécialement dans le match de cet après-midi, à aspirer à quelque chose de grand, de bon. Quelque chose qui sort de l'ordinaire, qui se démarque de tout ce qui est ordinaire. Plus d'engagement, davantage de respect pour le maillot et pour le jeu. Cela ne devrait impérativement pas lui manquer si elle se voit encore, en dépit des déceptions, dans la peau d'une équipe capable de faire, de tout obtenir et de tout forcer. On ne saurait suffisamment l'exprimer, mais nous demeurons convaincus que l'équipe de Tunisie, notamment avec la présence de joueurs qui ont réellement du talent, possède vraiment les moyens pour pouvoir encore nous transcender comme d'autres générations l'avaient si bien fait auparavant et qui sont entrées dans l'histoire et dans la légende du football tunisien. En tenir compte est autant une reconnaissance pour autant de gloires que la valorisation de nouveaux potentiels suffisamment optimisés. L'on ne cessera jamais de formuler le vœu que le football puisse redevenir un jour chez l'équipe de Tunisie, osons encore une fois le mot, une raison d'être, qu'il puisse pour ainsi dire regagner son lieu de prédilection. Avec, partout où il s'exprime, une tout autre tonalité, une raison et une vocation bien différentes. Le match du Cameroun pourrait constituer, d'ailleurs à juste titre, une belle opportunité...