Longtemps jetés aux oubliettes, Sejnane et le Nord-Ouest passent sous les projecteurs Il faut de tout pour faire un monde. La société civile à travers ses associations caritatives semble saisir le vrai sens de cette vieille expression. Il a fallu une révolution pour qu'un réel tissu associatif voit le jour. Avant le 14 janvier, le politique s'octroyait sans scrupules le mérite de toute œuvre ou initiative qui ne pouvait voir le jour sans qu'on l'associe à tort à la bienveillance et la sollicitude constante de Zaba. Heureusement qu'il y a eu le 14 janvier. Aujourd'hui, des associations à but non lucratif comme Ifriqia jouent pleinement leur rôle dans la société civile. Née après la révolution, cette association s'apprête à organiser la deuxième édition du Rallye du Nord qui se déroulera du 29 juin au 1er juillet. L'idée de ce rallye a germé dans les têtes des membres de l'association lors des premières visites effectuées dans des régions reculées du Nord-Ouest tunisien. La vice-présidente de l'association Ifriqia, Mme Lilia Oueslati, nous explique comment est venue l'idée de ce rallye : «Il y a environ un an et demi, nous nous sommes intéressés à des régions reculées presque coupées du monde et qui manquent de tout. Des villes comme Sejnane qu'on a oubliées pendant 50 ans et qui, de surcroît, n'ont bénéficié d'aucun projet de développement. Lorsque nous avons commencé à effectuer nos premières visites dans ces régions reculées, beaucoup de gens ont manifesté l'intérêt d'aller voir ces villages et ces douars éparpillés dans la Tunisie profonde et dont les populations vivent dans la pauvreté et le besoin. Pourtant, leurs villages regorgent de sites naturels d'une beauté exceptionnelle. Et comme bon nombre de gens ont voulu explorer cette Tunisie si belle et si inaccessible, nous avons pensé créer ce rallye de la solidarité dont les retombées financières serviront à financer des projets sociaux permettant d'améliorer un tant soit peu les conditions de vie des populations vivant dans les régions que traverse le rallye». Une épreuve de régularité Le 29 juin, les concurrents qui prendront la route de Kef Abed pour disputer la première étape seront tenus à respecter le code de la route. C'est l'esprit même d'un rallye de régularité. Chaque équipage est appelé a rallier l'étape du jour muni d'un «Road Book» et d'un GPS avec un passage obligatoire par tous les points de contrôle. Les organisateurs de cette manifestation innovent : dans l'état d'esprit de la manifestation, les équipages doivent s'entraider entre eux. Ce qui ne les empêcheront pas de se surpasser. Hôtes algériens La deuxième édition du rallye attirera nos voisins algériens. Il s'agit d'une bande d'une cinquantaine de copains passionnés de 4x4 et de virées en nature comme les raids sahariens. La participation de ces pilotes pourrait redorer l'image du tourisme tunisien, entachée par la violence salafiste qui a touché la région du Nord-Ouest, particulièrement la ville de Sejnane. La Tunisie a besoin de ce genre d'événementiel sportif pour soigner son image et retrouver la confiance de ses touristes et ses investisseurs. Première étape, le 29 juin : Gammarth-Dar Naouar- Kef Abed liaison Kef Abed-Kef Abed 65 km. Deuxième étape, le 30 juin : Kef Abed-Ras Ebjla 150 km. Troisième et dernière étape, le 1er juillet : Kef Abed-Tabarka-Aïn Snoussi 105 km.