Les Cabistes essaieront de s'accommoder à toutes les situations à venir... Au bout de vingt-deux journées de compétition, le CAB n'a toujours pas craqué. Certes, il a connu une période de flottement, mais il s'est vite ressaisi et se retrouve en bonne position pour disputer le titre. Seulement, les chambardements incessants que connaît le championnat vont-ils lui permettre de continuer sur sa lancée? Il est sûr que ce n'est pas l'idéal pour une équipe qui carbure à plein régime et qui a retrouvé toutes ses sensations du début de saison. Mais quand on n'a pas beaucoup de choix, on s'adapte. C'est ce qui fait dire à Maher Kanzari : «On aurait aimé achever l'exercice sans que l'on soit perturbés en permanence dans notre préparation. Mais on n'y peut rien! Le facteur temps, la chaleur, Ramadan qui coïncide avec le mois de juillet et les derniers événements survenus dans le pays n'ont pas arrangé les choses. Tout cela ne va pas dans l'intérêt du CAB qui est bien parti pour la conquête du titre. Un coup d'arrêt dans le déroulement de la compétition pourrait déstabiliser le groupe au niveau des automatismes et de la motivation. Mais, rassurez-vous, notre volonté de nous maintenir très haut est très grande. L'environnement dans lequel nous évoluons est sain et nous incite à l'optimisme. Même si notre plan de travail est contrarié et n'est plus applicable dans l'immédiat, nous devons prévoir un plan B, voire un plan C... Nous nous tenons prêts à toutes les éventualités», dit-il en substance. Le coach bizertin a de quoi voir l'avenir en rose quand on sait que l'attaque a retrouvé toute son efficacité. 42 buts marqués: une nouvelle performance! Si l'équipe cabiste est là où elle est, à un point du premier classé, c'est parce qu'elle marque beaucoup de buts. L'attaque est euphorique avec Zouaï, Hadhria, Harbaoui, Youssofo, Slama... Bref, tout le monde marque. «Jamais, de mémoire, le CAB n'a réussi autant de réalisations en championnat. Il s'agit tout simplement d'un record et, pourtant, il reste encore 8 matches à disputer», nous dira Othmane Mellouli, ex-meilleur buteur du CAB à deux reprises dans les années 70. Et d'ajouter concernant cette performance offensive: «Le club nordiste n'a pas de vrai buteur comme ce fut le cas de notre temps où un seul attaquant marque plus de la moitié des buts de l'équipe. Au CAB, le meilleur buteur a réussi à lui seul 25% du total enregistré. Je pense à Hadhira et Zouaï. Si les Cabistes avaient un buteur «né», ils survoleraient le championnat. Le club nordiste pratique ce que l'on peut appeler un football total, c'est-à-dire tous les joueurs contribuant à la réussite générale grâce à la générosité de leurs efforts. Ce sont des joueurs qui savent mouiller le maillot et ne calculent pas. La richesse et la jeunesse de l'effectif favorisent un tel épanouissement collectif». «On s'adapte...» Quant à Harbaoui, un autre buteur du CAB, il attribue ce succès sur le plan offensif à la bonne ambiance qui règne au sein de la famille cabiste et à l'entente et la solidarité qui lient les joueurs entre eux sur le terrain et hors du stade. Si le CAB en est là, c'est grâce, justement, aux bonnes conditions dans lesquelles travaillent toutes les parties prenantes. En effet, le président Mehdi Ben Gharbia ne lésine pas sur les moyens pour inciter tout le monde à faire de son mieux, même si parfois on se trouve contrarié comme c'est le cas aujourd'hui. «Ce n'est pas la meilleure manière de terminer le championnat, mais on s'adapte à toutes les situations. C'est ce qu'on a fait en début de saison quand la compétition a été reportée au mois de novembre, alors qu'on avait commencé notre préparation très tôt. Notre programme de travail est bousculé, mais on a appris à s'y faire et à s'y accommoder», reconnaît le manager général Mahmoud Ouertani. «Le travail sérieux et la bonne coordination entre les différentes parties sont les facteurs de notre réussite. Les responsabilités sont partagées, il n'y a pas d'ampiètements des uns sur les autres», ajoute-t-il.