Les Cabistes surprennent agréablement en ce début de saison Il y a un bail qu'on n'avait pas vu un CAB aussi pimpant, aussi fringant ! Contre le CA, lors de la première journée, les Bizertins ont laissé entrevoir de belles qualités. Contre EGSG, dimanche dernier, on en a eu la confirmation. L'équipe nordiste était impressionnante ! On eut droit à un beau spectacle grâce à un match plein sur tous les plans. Et pourtant, les visiteurs n'étaient pas là pour faire de la figuration et comptaient dans leurs rangs des joueurs qui forcent le respect, tels que Jerry Adriano, Matar Bacha ou encore le gardien Baâboura. Il s'agit d'une preuve supplémentaire pour dire, sans risque de se tromper, que le CAB est vraiment solide. Les différents compartiments de jeu se complètent merveilleusement bien. En défense, Larbi Jabeur et Karim Ben Amor, deux colosses qui rassurent et qui veillent au grain devant un autre géant, le gardien Farouk Ben Mustapha. A l'entrejeu, on ne peut espérer une meilleure composition. En effet, avec Baratli comme milieu défensif infatigable,Harrane qui assure la liaison entre l'attaque et la défense et Youssofa, l'homme régisseur à tout faire et brillant de mille feux chaque fois qu'il est en possession du ballon, le CAB possède là les clés de l'imagination et de la création. Un peu plus avant, ces trois joueurs sont relayés par Mbarki à droite et Hadhria à gauche, mais qui restent mobiles à souhait. Et quand on possède un avant-centre de métier comme Ahmed Zouaï, on devine aisément que le club nordiste a de quoi frapper cette saison ! Des automatismes bien huilés Il a fallu du temps pour reconstituer le puzzle. A l'intersaison, les responsables bizertins ont su cibler des recrutements adéquats. Et la cohésion ne s'est pas faite du jour au lendemain. Les Cabistes ont entamé assez tôt la préparation d'avant-saison, suffisamment tôt pour permettre aux nouvelles recrues de s'intégrer et de s'adapter au groupe. Plus d'une douzaine de matches amicaux, y compris ceux joués lors du tournoi de l'Amitié organisé par l'ESS. Et à chaque sortie, le staff technique scrutait à la loupe les points faibles et les points forts de l'équipe pour mieux apporter les corrections nécessaires ou consolider davantage les acquis. C'est donc à force de jouer que le CAB s'est forgé un caractère, une personnalité, une solidité. Il n'a plus, aujourd'hui, qu'à soigner encore plus des automatismes bien assimilés. Même les doublures, de très bonne qualité, ne sont pas dépaysées lorsqu'elles effectuent leur entrée en cours de jeu. Les meilleures illustrations en sont d'abord cette incorporation de Salhi qui a été à l'origine de la passe décisive qui a amené l'égalisation contre le CA, puis celle de Rjaïbi contre EGSG qui a marqué le 4e but. Il s'agit du but du plus jeune joueur évoluant en Ligue 1 de tous les temps, faisant ainsi tomber le record de Youssef M'sakni, selon Maher Kanzari, entraîneur du CAB. En d'autres termes, tout le monde contribue à l'aventure qui s'annonce pour le moins excitante et belle à la fois. Zouaï, Monsieur but... Deux matches joués, trois buts marqués! Qui dit mieux! L'international libyen du CAB est en train de se distinguer de belle manière dans le championnat national. Ses appels de balle et son sens du placement dans la zone adverse lui ont valu d'être en bonne situation pour la concrétisation. Il est toujours là quand il faut. Il est tout simplement un attaquant racé, un buteur né. Très athlétique, Ahmed Zouaï a un jeu de tête impressionnant et sait parfaitement faire de la couverture pour conserver le ballon, donnant, à chaque réception, du tournis à son ange gardien, qualités rares s'l en est. Mais modeste comme il est, l'international libyen du CAB attribue sa réussite devant les buts à ses coéquipiers et à l'ambiance générale qui règne au club. «Avant tout, je remercie Dieu pour tout ce que je réussis en ce moment. Si je marque des buts, c'est grâce à un travail collectif bien réfléchi. Youssofa, Hadhria, Baratli et Harrane me mettent en situation appropriée, chacun à sa manière, tantôt de longues ouvertures, tantôt des passes courtes qui atterrissent sur ma tête ou dans mes pieds». Et d'ajouter : «Outre cette entente, nous nous entraînons dans d'excellentes conditions. Staff technique et responsables sont à nos petits soins. Le coach Maher Kanzari est très proche de nous, il sait nous parler et c'est bon pour le moral. Il a su inculquer au groupe l'esprit de solidarité et de gagneur en même temps. Nous ne jouons pas stressés. Nous évoluons au CAB dans un esprit professionnel! J'espère que nous donnerons du spectacle et du bonheur au public bizertin cette saison». «Faut pas rêver, non plus !» Les prestations fournies en ce début de saison laissent rêveurs les fans cabistes. Et il est légitime de voir réaliser un rêve… Le CAB est en train de confectionner du beau football et est encore largement perfectible. C'est une équipe qui a gagné en qualité et, donc, en assurance, elle est en train de se construire, en passe de devenir compétitive. «Avec une telle équipe, on ne peut que développer du bon football. Le spectacle sera, à mon sens, à chaque fois assuré, mes joueurs ayant largement les moyens techniques. Plus on avance dans la compétition, plus on deviendra costauds à tous les niveaux. Toutefois, il demeure prématuré de se prononcer sur un quelconque pronostic. Il reste du travail à faire. Il ne faut pas rêver, non plus !», affirme Maher Kanzari. Est-ce par modestie ? Changera-t-il d'avis après le match contre l'Espérance de Tunis ?