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Colonel Boubaker Ben Kraïem * : Une armée proche de son peuple
56e Anniversaire de la création de l'Armée nationale
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2012

Entre armée de conscription (réquisition par un Etat d'une partie de sa population afin de servir ses forces armées) et armée professionnelle (composée de militaires professionnels à plein temps payés pour toute action), l'ancien sous-chef d'état major de l'armée de terre Boubaker Ben Kraïem opte pour la première. Pour lui, la conscription maintient un lien fort entre l'armée et la nation, dans la mesure où les militaires de carrière sont indéfectiblement attachés aux intérêts du pays lorsqu'ils accomplissent leur mission. Comme l'affirme M. Ben Kraïem, une armée de conscription assure le brassage de toutes les couches sociales sans ségrégation aucune. «Le lien armée-nation est essentiel pour le maintien de l'union nationale. En effet, dès qu'il se rompt, les difficultés surgissent. Là, il suffit d'observer quelques exemples dans la région arabe pour mieux appréhender la chose».
Dans la même optique, notre interlocuteur qui a pris la peine de se déplacer par un samedi caniculaire pour se dévoiler courtoisement à La Presse tout en fouillant dans une mémoire encore fraîche, fait remarquer que l'armée tunisienne est l'une des rares armées au monde à avoir été créée et formée par ses propres fils : les cadres transférés de l'armée française. «Ces douze cadres tunisiens qui n'ont pas tous fait les grandes écoles des sciences militaires ont réussi à mettre en place une armée nationale qui n'a point peiné à composer avec les moyens très limités dont elle était dotée. Ce qui constitue en soi une fierté nationale à laquelle s'ajoute une autre fierté consistant au refus de l'armée tunisienne de recourir aux experts étrangers, plus précisément aux hauts cadres militaires du pays colonisateur», observe-t-il. Débattant des raisons de ce choix stratégique, M. Ben Kraïem explique que l'armée tunisienne ne pouvait en aucun cas admettre que ceux qui chassaient autrefois les Tunisiens à travers tout le territoire national s'érigent du jour au lendemain en conseillers militaires auprès du commandement tunisien.
Toujours en fouillant dans sa mémoire, notre interlocuteur avance sur un ton emprunt à la fois de nostalgie et d'enthousiasme que l'armée nationale a toujours réussi à relever les défis qui se présentent. «Œuvrant à défendre la souveraineté nationale et à protéger le pays face aux incursions des troupes françaises dans notre territoire pour poursuivre les réfugiés algériens en Tunisie, l'armée tunisienne s'est rapidement développée. Cela dit, le régiment interarmes adopté par notre commandement a été transformé en unités opérationnelles implantées le long de la frontière allant de la mer Méditerranée au nord jusqu'à Borj El Khadhra, soit près de neuf cents km. En une année, on a formé de multiples bataillons et créé soixante postes frontaliers dont le premier a été basé à Gafsa pour couvrir également les gouvernorats de Gabès, de Kébili et de Tozeur. Le second à Ain Drahem, couvrant les gouvernorats de Souk Laarbaâ (Jendouba) et du Kef et le troisième à Kasserine. Ces postes frontaliers manquaient énormément de moyens face à des troupes françaises richement équipées et exerçant dans le confort de l'autre côté. D'ailleurs, les plus chanceux parmi les militaires tunisiens ont utilisé les fermes de colons dont les terres ont été nationalisées. Alors que d'autres ont profité des constructions de campagne abandonnées les réparant à la chaux. Il faut dire par la même occasion que la plupart de nos soldats ont pris pour abris des guitounes qu'ils ont par la suite remplacés par des postes plus efficaces en usant de leurs propres moyens».
Colonel Ben Kraïem, alors jeune officier revenu de St Cyr avec le reste de ses collègues, a appris le métier en compagnie de ses soldats qui avaient presque le même âge que lui. Il se rappelle qu'il a partagé avec eux les mêmes repas et qu'ils ont passé ensemble d'inoubliables nuits de braises à quelques mètres de la frontière. «C'est cette souffrance commune et ce partage des mêmes valeurs morales qui consolident encore nos relations fraternelles. Tout comme le reste des anciens officiers, j'espère que nos jeunes sont satisfaits du legs que nous leur avons laissé. Sachant que nous sommes fiers de leur comportement durant et après la révolution. Il convient de signaler au demeurant que comparées à celles d'autrefois, les conditions d'aujourd'hui sont de loin meilleures. Mais ô combien serait-il salutaire de continuer à croire en ces valeurs morales qui ont fait de notre armée une grande institution républicaine de tout temps au service de la Tunisie».


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