«Les demandes d'assistance juridique sont trop sommaires», affirme le porte-parole de l'Office fédéral de la justice suisse (OFJ). La Suisse va-t-elle collaborer avec les nouvelles autorités tunisienne et égyptienne nées avec les révolutions qui ont eu lieu dans ces deux pays concernant la restitution des avoirs des deux dictateurs Ben Ali et Moubarak? Une déclaration faite par Folco Galli, porte-parole de l'Office fédéral de la justice (OFJ) au journal NZZ am Sonntag ne peut que faire naître le doute et l'incertitude. Cet hebdomadaire suisse de langue allemande, édité à Zurich, dont le nombre de lecteurs est estimé à 500.000, a publié, dimanche 17 avril, la déclaration suivante du porte-parole de l'OFJ: «Les demandes d'assistance juridique sont trop sommaires. Les faits qui sont reprochés aux deux anciens présidents ne sont pas assez détaillés. Or la Suisse a besoin de connaître exactement ces faits, Berne n'accordant son entraide judiciaire que lorsque les crimes commis sont punissables au regard de la législation helvétique». Toujours selon NZZ am Sonntag qui a, donc, publié cette déclaration de M. Folco Galli, «Berne a communiqué sa décision aux autorités égyptienne et tunisienne le 30 mars dans des notes diplomatiques. Malgré tout, la Suisse entend accepter l'entraide judiciaire lorsque les demandes seront retravaillées. Des experts suisses entendent ainsi aider les autorités égyptiennes et tunisiennes dans la réalisation de leurs demandes d'entraide. C'est pour cette raison, explique M. Galli au NZZ am Sonntag, qu'un représentant de l'OFJ s'est rendu en Tunisie et qu'une rencontre similaire est prévue avec l'Egypte». Il faut dire que cette déclaration du porte-parole de l'OFJ ne fait que confirmer ce nous avons écrit à plusieurs sur la difficile récupération des avoirs de la famille Ben Ali-Trabelsi à l'étranger. Sauf pour ceux qui croient que nous Tunisiens sommes dotés d'une chance inouïe, rapatrier ces biens placés dans les pays étrangers ne sera pas une partie de plaisir. Rappelons du reste que même les juifs, passés pour être les maîtres en la matière, n'ont pas pu récupérer qu'une faible partie de leurs biens spoliés depuis la Deuxième Guerre mondiale et placé dans les coffres du temple de l'argent... Alors, maintenant que nous sommes devenus les champions du monde de sit-in, une mobilisation devant la chancellerie helvétique à Tunis s'impose non!