Engageant une campagne de sensibilisation quant aux conséquences néfastes et tragiques de la torture, l'ONG américaine Human Rights First a tenu, hier, une conférence de presse à Tunis, en partenariat avec le Conseil national pour les libertés et l'Association «Insaf». Cette conférence intervient en préparation au colloque international qui a lieu aujourd'hui sur le thème suivant : «Préserver la sécurité publique sans recours à la torture». Selon les organisateurs, la Tunisie a été choisie pour initier cette campagne qui englobera l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest, et ce, en honneur à la Révolution du 14-Janvier. Ouvrant les travaux de cette conférence, M. Niel Hicks, président de Human Rights First, a fait un exposé sur les circonstances et les objectifs de la création de l'organisation qu'il dirige. Orientée vers la protection des droits de l'Homme, cette organisation est basée à New York et à Washington DC. La première expérience a démarré à Guantanamo, au sud de Cuba. Elle a rassemblé certains hauts officiers retraités des forces armées et des forces de sécurité pour prévenir les autorités et les organisations actives dans la protection des droits de l'Homme pour alerter sur les pratiques de torture et rappeler leurs conséquences désastreuses. Une expérience qui a réussi tellement bien qu'elle a encouragé les dirigeants de cette organisation à franchir les frontières américaines, pour aller s'implanter dans d'autres régions du monde. «Après les événements du 11-Septembre, et afin de lutter contre le terrorisme, le recours à la torture n'a eu de cesse de croître. Toutefois, l'on oublie, ou peut-être l'on ignore, que la torture a des effets contraires et peut toujours aggraver la situation . D'où la nécessité d'œuvrer à son éradication complète pour une vie humaine digne», a-t-il fait observer. De son côté, le général sénégalais Lamine Cissé, ex-coordinateur de l'ONU, a indiqué que la sécurité d'un Etat ne peut être en aucun cas garantie par le recours à la torture. Dans la même perspective, il a noté que les droits de l'Homme demeurent au-dessus de l'Etat et qu'il incombe à ce dernier de nourrir et de répondre aux besoins de ses citoyens, surtout les plus pauvres parmi eux, afin de les protéger contre toutes sortes d'instrumentalisation religieuse ou dogmatique de la part des terroristes et autres fauteurs de troubles.