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Recours à l'A.D.N.
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 07 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
C'est une pratique qui avait cours il y a longtemps, surtout dans les campagnes et qui revient en prenant de l'ampleur. Furtivement, sans faire beaucoup de bruit, à part quelques articles dont un dans un média français. De plus en plus de jeunes, dans les universités et dans les quartiers «défavorisés», y ont recours pour s'unir, discrètement, satisfaire leurs désirs tout en ayant bonne conscience religieuse. Il s'agit bien sûr du «mariage coutumier», dit «Orfi», dont on a recensé 256 cas dans 6 universités depuis janvier dernier. Sans parler de ceux qui ont été contractés dans d'autres endroits où il est difficile de les dénombrer. Le processus est simple: deux témoins, une lecture de la «Fatiha» et le tour est joué; on est marié. Tout se fait oralement, sans aucun problème ni dépense. Pas de consentement des parents, ni de certificats prénuptiaux, aucun obstacle. Sauf que ce type de mariage est illégal selon la loi tunisienne en vigueur. Mais il est très difficile de prouver ce genre d'union, car tout se fait oralement, sans aucun document, et les «conjoints» ne partagent généralement pas un même domicile. Bien entendu, des questions se posent : depuis quand et pourquoi ces mariages coutumiers ?
Les diverses enquêtes menées et les témoignages de quelques nouveaux «mariés» font ressortir que ces mariages ont proliféré depuis que l'islamisme et le salafisme ont émergé, avec la Révolution, envahissant le milieu estudiantin et les quartiers populaires et profitant des conditions sociales difficiles, de la crédulité et de l'ignorance de quelques jeunes. Se basant sur certaines lectures de la charia, les barbus parviennent à convaincre des jeunes, «nikabées ou hijabées», de consentir à ce type de mariage, qui rendrait alors leurs relations sexuelles «halal». A souligner que les deux témoins de la cérémonie sont généralement de «grands frères religieux» (discrétion garantie). Il appert, en effet, que des jeunes se trouvent dans l'impossibilité de contracter un mariage «normal» qui, de nos jours, coûte très cher. Les cérémonies, les exigences des parents, les habitudes, «les traditions» (factices) constituent, en effet, un obstacle de taille pour des jeunes désireux de s'unir en toute légalité. De plus, le consentement des parents se trouve souvent lié à des conditions : attendre la fin des études, assurer des revenus décents, acquérir un emploi, un logement, organiser une cérémonie digne etc. En attendant, les jeunes s'aiment et ont du mal à maîtriser leurs pulsions naturelles. Certains n'hésitent pas et cèdent à ces pulsions, en dehors du mariage, exerçant leur liberté sexuelle ; mais d'autres, les plus religieux ne se décident pas à aller vers l'interdit (haram) et souffrent. Le «mariage coutumier» vient à point nommé et leur donne l'occasion d'aimer pleinement, conformément à la religion, dans le «halal». Au point que des voix (salafistes) veulent demander une légalisation de ce genre d'union. Ce qui est contraire au Code du Statut Personnel.
En réalité, le «Orfi» est formellement interdit par la loi et notamment par le Droit musulman, car il ne remplit pas les conditions requises. Dans le Droit musulman, le mariage doit être rendu public, et porté à la connaissance de tous y compris les parents. Ce qui n'est pas le cas. Ce mariage n'est donc pas «halal», comme le prétendent les barbus. Une «fumisterie», une tromperie dont sont victimes les jeunes femmes, qui, faute de documents légaux se trouvent sans recours, et n'ont aucun droit, ni protection à faire valoir. Leurs compagnons, eux, sont libres et n'ont pas d'obligation. Certains avouent même être déjà mariés. On a donc là, en plus du concubinage, une autre pratique illégale : la polygamie. On a identifié d'autres cas ne concernant pas les jeunes : des adultes, mariés légalement avec enfants, ont recours au «Orfi» pour avoir une seconde épouse; de la bigamie, donc.
Mis à part l'aspect illégal de cette pratique, il faut considérer aussi les implications psychologiques et sociales. Comme dans tous les mariages, des enfants peuvent être conçus. Que peut faire une «religieuse» si elle se trouve enceinte ? Avorter ? N'est-ce pas interdit par le religieux ? Un autre conflit de conscience, en perspective. Et si elle met au monde un enfant, qui sera son père ? Quel nom portera- t-il ? Comment vivra-t-il ? Et si le père, volage (rien ne l'en empêche) se marie plusieurs fois et a de nombreux enfants de mères différentes ? Comment empêcher les éventuels cas d'inceste ? Il faudrait prévoir un recours à l'analyse de l'A.D.N. avec les supposés parents et les enfants.
Cela ne va pas faire le bonheur d'une jeune doctoresse travaillant dans un Institut de recherches et d'analyse, qui déjà, en a ras-le-bol de toutes les recherches de l'A.D.N. qu'elle doit mener actuellement du matin au soir.


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