• Le ministère de la Santé publique qui applique chaque année le programme national de prévention des maladies transmissibles par voie hydrique se veut rassurant • La situation est maîtrisée mais la vigilance demeure nécessaire pour éviter tout risque sur la santé des citoyens Malgré les assurances du ministère de la Santé publique au sujet de la situation sanitaire à Radès-Meliane où un vibrion de choléra a été détecté dans une station d'épuration (banlieue sud de Tunis), la crainte s'est emparée de nombreux habitants qui sont devenus sceptiques et ne croient pas à toutes ces informations. A chaque fois qu'un enfant vomit ou fait une diarrhée, les parents pensent que c'est une maladie grave qui a fait son apparition. Pourtant, la Tunisie est fière d'avoir, depuis des années déjà, éradiqué un grand nombre de maladies – dont le choléra – qui ont sévi par le passé pour causer plusieurs décès dans toutes les régions. A la faveur de programmes nationaux bien menés et une vaccination assurée à large échelle, le choléra est classé comme une maladie éradiquée, ce qui a épargné au pays des dépenses supplémentaires au niveau des soins et de traitement. L'information qui a circulé au sujet de l'existence de vibrion de choléra dans la station d'épuration de Radès-Meliane a donc vite fait tache d'huile et on était à deux pas de la psychose. Plusieurs maladies présentent, cependant, les mêmes symptômes, à savoir diarrhées, vomissement, dégoût et incapacité de manger, température élevée du corps... Pour être rassurées, les personnes, qui présentent une perturbation au niveau de la santé, ont intérêt à consulter leur médecin traitant, le seul en mesure de diagnostiquer une affection donnée et de prescrire le traitement adéquat. Crainte de contracter la maladie Mais pour l'instant, le ministère de la Santé publique tient à rassurer les citoyens que la situation sanitaire dans le pays, en général, est normale et qu'il n'y pas de reémergence du choléra. Tout a commencé donc par la découverte d'un vibrion de choléra dans la station d'épuration de Radès-Méliane qui est proche d'un cours d'eau. Pendant quelque temps, ce site a été évité par les habitants qui ne veulent plus s'en approcher de crainte de contracter la maladie. Selon M. Mohamed Rabhi, directeur de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement au ministère de la Santé publique, le vibrion en question a été isolé et la protection au niveau de ladite station renforcée grâce à l'épandage de produits désinfectants avant le déversement de l'eau usée dans le milieu réceptif. Les stations d'épuration sont sous le contrôle de l'Office de l'assainissement qui est un établissement sous la tutelle du ministère de l'Environnement. En cas de problème, tous les départements travaillent ensemble en vue de maîtriser la situation afin de ne pas exposer les habitants à des risques. Un dysfonctionnement temporaire de la station pourrait être à l'origine de ce cas rapidement maîtrisé. A la question de savoir si la Tunisie peut être menacée par une reémergence du choléra, notre interlocuteur estime que « scientifiquement cela est possible. Plusieurs facteurs peuvent contribuer au retour du choléra comme la dégradation des conditions d'hygiène et de propreté. Mais actuellement, la situation n'a pas atteint ce niveau». Pourtant, on a constaté récemment que les déchets ménagers ont gagné plusieurs villes suite à un manque de matériel, selon certaines communes. Cela a nécessité l'organisation de campagnes de propreté menées sous l'égide du gouvernement pour améliorer l'aspect propreté. Mais ce facteur ne semble pas lié à la présence du vibrion détecté dans la station d'épuration. En effet, M. Rabhi estime, toutefois, que « le choléra se transmet surtout par voie hydrique suite, par exemple, à l'eau usée non traitée et déversée en milieu réceptif et qui peut comporter la bactérie responsable de la transmission de la maladie ». Heureusement que la Tunisie compte plusieurs stations d'épuration réparties à travers les régions et un réseau d'évacuation des eaux usées qui ne cesse de se développer. Rassurant, notre interlocuteur révèle que le ministère de la Santé publique dispose d'un programme national de prévention des maladies transmissibles par voie hydrique exécuté chaque année. Cela permet d'effectuer régulièrement des analyses de toutes les eaux – y compris l'eau traitée, l'eau de mer et l'eau minérale – pour s'assurer qu'elles sont saines et ne contiennent pas des bactéries susceptibles de représenter des risques pour la santé de l'homme. Et ce n'est pas par hasard si depuis 1982 aucun cas de choléra n'a été enregistré dans notre pays, selon cette source officielle. Ce programme n'a pas détecté, au cours des dernières années, de graves cas de pollution sur les eaux. L'essentiel est que la situation est actuellement maîtrisée et le vibrion ne risque pas de se multiplier. Un système de chaulage a même été mis en place dans la station en question en vue de renforcer la désinfection avant le rejet en milieu naturel. Ce vibrion n'aurait pu être détecté, d'ailleurs, si des analyses n'avaient pas été effectuées. Aussitôt, les dispositions adéquates ont été prises avec la célérité requise.