• Pôle d'attraction traditionnel des habitants de l'Ariana, aujourd'hui à l'abandon, ce parc familial n'a pas pu résister aux épreuves des temps. Dommage ! Faisons, d'emblée, machine arrière pour remonter aux années 50-60 du siècle écoulé, époque marquée, dans la longue histoire de la ville de l'Ariana, par le rayonnement du montazeh Bir Belhassen, ce parc environnemental qui attirait tous les habitants de la Cité des Roses et même la population des cités voisines. Il est vrai que ce lieu érigé en patrimoine se distinguait par sa verdure abondante, son animation non-stop et ses services attractifs (salle des fêtes, manège pour enfants, café aux chaises longues et points de vente de sandwiches, de bricks et de fricassées...) Les Arianais ainsi que la colonie juive de la ville en ont alors fait leur pôle d'attraction privilégié, particulièrement en été, saison au cours de laquelle l'affluence du public était massive et, par moments, incontrôlable. «C'était le bon vieux temps» soupire un Arianais de pure souche qui se souvient, encore plus nostalgique, que «notre montazeh faisait tellement notre fierté et nous aimantait si fort qu'on n'avait pas besoin d'aller ailleurs, même pas au célèbre parc du Belvédère d'antan» continuant de... remuer le couteau dans la plaie. C'est le cas de le dire), notre interlocuteur assure qu'«outre son incomparable animation familiale, le montazeh se destinguait aussi par sa propreté, à la faveur d'un entretien quotidien de la part des services muncipaux, sans compter l'eau douce de son puits naturel. Hélas, les temps ont changé». Un patrimoine délaissé Effectivement, les temps ont changé, mais, hélas, dans le mauvais sens. Que reste-t-il aujourd'hui de ce patrimoine arianais qui faisait l'orgueil de la cité ? Rien, ou presque. Dénombrons les dégâts, pour en avoir le cœur net : le puits naturel a été ensablé, les points de vente ont disparu, le café a, depuis plusieurs années, baissé ses stores, la salle des fêtes qui faisait, jadis, du... surbooking, a été tout simplement transformée en salle de réunion à la disposition exclusive du Conseil municipal de la ville, alors que les espaces verts des lieux sont désormais dans un piteux état. Idem pour les bancs publics qui menacent aujourd'hui ruine ! Un décor si désolant, si... macabre que ni la construction d'un musée des roses fréquemment «closed», ni l'aménagement d'une autre salle de réunion (encore une) ne peuvent limiter les dégâts occassionnés à un montazeh agonisant. «Nous demandons des comptes à tous ceux qui ont torpillé ce patrimoine», hurle un vieil Arianais qui montre un doigt accusateur à l'adresse de la mairie dont «les conseils municipaux qui se sont succédé depuis les années 90, affirme-t-il, n'ont fait qu'enfoncer des clous dans le cercueil de notre si cher et regretté montazeh». A l'Hôtel de Ville, aucune explication convaincante, puisqu'on s'est contenté de nous rétorquer laconiquement que «la balle est plutôt dans le camp des conseils municipaux sortants» et que «le conseil municipal provisoire actuellement aux commandes ne peut s'aventurer à financer de grands projets, condamné qu'il est à expédier les affaires courantes, en attendant les prochaines élections municipales».