Le Polonais Tomasz Majewski au poids et l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba sur 10.000 m se sont offert les premiers sacres en athlétisme des JO de Londres, à l'issue d'une journée marquée par la rapidité de la piste que les sprinteuses du 100 m ont découverte avec gourmandise. Du soleil, une averse, de l'ambiance et des médailles : l'ouverture des épreuves d'athlétisme, premier sport olympique, a donné lieu à un cocktail détonnant «dopé» par l'enthousiasme des spectateurs britanniques pour leurs représentants. Devant 80.000 spectateurs —les travées étaient pleines— et dans une joyeuse ambiance, c'est Majewski qui a eu l'honneur d'être le premier champion olympique sacré dans l'est de Londres, programmation oblige. Avec un jet à 21,89 m, le Polonais s'est définitivement bâti une légende d'homme des JO. Le voici désormais nanti de deux titres olympiques après celui de Pékin en 2008, alors qu'il ne possède à son palmarès qu'une médaille d'argent aux Mondiaux de Berlin en 2009 et deux de bronze à ceux en salle (2007 et 2012). Quelques minutes plus tard, Tirunesh Dibaba s'est envolée dans le dernier 400 m comme dans un tour d'honneur, conservant ainsi sa couronne sur 10.000 m en 30'20''75, son 3e titre olympique après son doublé à Pékin sur 5.000 et 10.000 m. Mais à l'applaudimètre, la grande vainqueur du jour a été sans conteste l'heptathlonienne britannique Jessica Ennis, dont le visage sert à illustrer bon nombre d'affiches pour les JO dans les rues de la capitale anglaise. Ennis, vice-championne du monde en titre et championne du monde 2009, a enflammé l'enceinte olympique dès ses premières foulées avec un chrono sidérant de 12''54 au 100 m haies, un meilleur chrono —par exemple— que celui de l'Américaine Kellie Wells, lors de sa victoire dans la dernière étape de la Ligue de diamant... Ennis pointe en tête à mi-parcours avec un total de points (4.158 pts) jamais vu en heptathlon et une belle avance de près de 200 pts sur ses rivales. La première journée a permis de constater que la piste de l'enceinte olympique était incontestablement bien née, avec des chronos très rapides. Lors des séries du 100 m, six sprinteuses sont ainsi descendues sous les 11 secondes, laissant supposer une piste particulièrement efficace et des chronos qui pourraient tomber ce week-end lors des finales du sprint. Les Américaines Carmelita Jeter (10.83, meilleur temps) et Tianna Madison, la Nigériane Blessing Okagbare, les Jamaïcaines Veronica Campbell-Brown, la Trinidéenne Kelly-Ann Baptiste et l'Ivoirienne Murielle Ahouré sont toutes passées sous la barre symbole, avec des vents légaux. Et encore aurait-on pu ajouter la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser (11.00) et l'Américaine Allyson Felix (11.01), si elles n'avaient pas franchement décéléré...