C'est la première fois que le Festival international de Hammamet accueille Matthew Lee. Son nom porte à croire qu'il est américain, mais il s'agit d'un chanteur et musicien italien pure souche que le public a découvert, lundi dernier, au cours d'une soirée rock'n'roll tout à fait époustouflante. Même si l'audience n'était pas à la hauteur de la qualité de l'artiste, le concert a démarré en trombe et s'est terminé de la même manière au bout de deux heures, pourtant. L'enthousiasme et le charme étaient au rendez-vous au cours de Rock'n' roll piano show, durant lequel Matthew Lee a présenté un cocktail de chansons personnelles, ainsi que des standards internationaux. Malgré ses nombreux passages un peu partout sur les scènes du monde, Matthew Lee, trente ans cette année, n'a pas encore acquis une grande stature ni une renommée internationale, et ce, en dépit de ses acrobaties sur le piano absolument jouissives. Showman au physique avenant, le rocker sait séduire son public avec ses propres compositions qui sont un authentique hommage au rock'n'roll, tout en puisant dans les standards internationaux dont il procède aux réarrangements. Il a la musique dans les veines. Son père, fan invétéré d'Elvis Presley, lui a communiqué la passion du rock. Mais c'est progressivement qu'il le découvre. A 11 ans, il apprend le piano classique au conservatoire de Pésaro, mais très vite, il s'oriente vers le rock grâce à la musique de Jerry Lee Lewis qu'il écoute sans cesse. Sa maîtrise du piano et des différentes sonorités qu'il dégage lui ont permis de faire des acrobaties de tous genres et au cours du spectacle de Hammamet, il en a fait une excellente démonstration en jouant à l'envers, avec les pieds, couché au sol... Après quelques prestations avec des copains, il constitue son groupe, «les Killers » avec lesquels il propose des spectacles en Italie. Fort du prix qu'il a remporté en 2003 Cannes d'Oro pour la musique moderne, son charisme aidant, il conquiert vite un large public. Son premier album « Shake » le conduit sur les routes italiennes où les succès se succèdent. A Hammamet, il a pu démontrer sa puissance et sa prestance scénique en interprétant, avec toujours le même entrain, d'abord ses compositions personnelles « Your name », « Living a miracle », « Old Wiskey Blues », puis quelques standards connus comme « Crocodile Rock » d'Elton John, « Great balls of fire » de Little Richard, la fameuse chanson populaire « O sole mio » d'Eduardo Di Capua et le non moins célèbre morceau « Americano » de Renato Carosone. Une belle soirée où la sono et la lumière ont bien fonctionné. Le public, bien qu'en petit nombre, s'est bien régalé en dansant sur les rythmes fracassants du rock'n'roll. Une reprogrammation dans l'une des prochaines sessions du festival de Hammamet serait la bienvenue, dans la mesure où nous savons, désormais, qui est Matthew Lee.