Rien n'est encore joué, que ce soit en haut du tableau, où la deuxième place est fortement courtisée, ou encore en bas où pas moins de quatre équipes jouent leur avenir... Il faudrait certainement attendre les dernières minutes, voire les dernières secondes de la dernière journée, pour être définitivement fixé sur la saison 2009-2010. L'Espérance est, certes, sacrée championne, mais il n'y a pas que ça. Deux verdicts sont encore à attendre. Le premier concerne la seconde place qualificative pour la Ligue des champions africaine et qui sera disputée entre le CA et l'ESS. L'autre verdict tourne autour de quatre équipes concernées de près par la relégation. Deux d'entre elles devraient justement faire leurs adieux à l'élite. Les chances des unes et des autres existent encore et tout peut arriver dans une compétition rarement aussi disputée, notamment en bas du tableau. A quelques éléments près, il n'y aura pas assurément de matches de simple formalité et nous sommes vraiment fier que l'on soit arrivé à ce niveau. L'enjeu est partout et l'on ne saurait imaginer le moindre relâchement de la part des équipes. Il y en a qui peuvent aller très loin, aussi loin que pourrait leur permettre leur intérêt pour le jeu, le surpassement. Mais il y a aussi d'autres qui renvoient l'image d'équipes qui sont fortes en matière de gestion de match et de contexte. Mais ici et là, on retrouve une dimension de valeur ajoutée. D'un côté comme de l'autre, les joueurs auraient besoin sur le terrain à la fois d'un style de jeu et d'un mode de comportement. Avec de tels enjeux, ils ne peuvent pas, ils ne doivent pas se suffire à la simple présence sur le terrain. Cela ne devrait pas pour autant les empêcher de placer le contexte en même temps dans le jeu et dans l'enjeu. L'heure du verdict... Il ne faudrait pas cependant oublier que le football est aussi fait de matches où l'attraction ne peut pas se limiter au seul fait du résultat. Ça devrait être aussi une source de libération, d'épanouissement. Une vocation. Beaucoup d'équipes en disposent. Quelque part, elles ont de la virtuosité. Une sorte d'éthique qu'on essaie de préserver indépendamment de toutes autres considérations. Il faudrait toutefois se demander comment elles devraient désormais optimiser leurs centres d'intérêt pour donner sens et signification à tout ce qu'elles sont censées accomplir, remédier et investir de nouveau. De pareilles exigences seraient-elles suffisamment logiques à partir du moment où la contrainte de résultat impose l'émergence de priorités spéciales ? Parviendra-t-on à se protéger de tous les écarts, de tous les conditionnements ? Eviter de subir la pression est quelque chose de difficile dans le football. Mais toutes les équipes concernées par de tels enjeux savent forcément à quoi s'en tenir dans ce genre de contexte. Il faut dire que la vérité à laquelle elles peuvent s'exposer que ce soit lorsqu'elles s'affrontent directement, ou encore à distance, sera tout particulièrement celle du terrain. Les choses ne peuvent pas être aussi simples qu'on pourrait justement le penser. La réalité du terrain est plus complexe et exige un travail bien précis, des approches d'une autre envergure. Mais quand on a le fond, la différence se fait dans la variété des solutions. En un mot, on aurait besoin ici et là de réponses collectives, coordonnées, avant de miser justement sur l'exploit individuel. Sûr que les joueurs, d'un côté comme de l'autre, s'y donneront cet après-midi corps et âme. On aura toujours de bonnes raisons de le faire, surtout lorsqu'on préconise les grands efforts de surpassement et de forcing. La meilleure des solutions serait à notre avis de fonder le jeu sur les prédispositions naturelles des joueurs dont on dispose réellement, au-delà de toutes les contraintes avec notamment tout ce qui est de nature à développer comme convictions partagées.