Dans La Presse d'hier, nous avions annoncé, en exclusivité, la montée de la colère au sein de la nouvelle vague des jeunes nahdhaouis qui ont exprimé, clairement et sans détour, leur «ras-le-bol» face à «l'attentisme et au laxisme» avec lesquels leur équipe dirigeante est en train de mener la gestion des affaires en suspens. Non contents d'avoir eu le courage de briser le mur du silence dans un sursaut qui s'apparente à une petite rébellion, les poulains de Rached Ghannouchi persistent et signent, en promettant l'organisation d'une manifestation qu'on dit «d'envergure» pour ce vendredi à La Kasbah. Là où ils exigeront, jurent-ils, «le dépoussièrement, dans les plus brefs délais, des dossiers brûlants et d'actualité, à savoir ceux de la corruption, de la malversation, des victimes de l'ancien régime, des martyrs de la révolution, ainsi que ceux, non moins sensibles, de l'opposition, des RCDistes, des mosquées et des salafistes». Se voulant «porteuse et dans les règles de l'art», la manifestation de ce vendredi est destinée, selon ses commanditaires, à... secouer davantage aussi bien les hommes forts du mouvement que l'équipe gouvernementale dirigée par l'un des leurs, «afin de passer à l'offensive et d'appuyer sur l'accélérateur en matière de prise de décisions concrètes, courageuses et au diapason des acquis de la révolution». Que justice soit faite Dans la foulée de leur petite «révolution de palais», les jeunes nahdhaouis ont décidé, via leurs structures locales, de prendre en main les questions de suivi inhérentes aux problèmes d'environnement et municipaux. Et cela en s'investissant de la mission d'élever des pétitions aux départements concernés. Par ailleurs, ils ont exprimé leur satisfaction quant aux dernières décisions prises par le gouvernement (nomination des gouverneurs, arrestation de Sami Fehri, début de purge entrepris au sein de la BCT), tout en considérant, toutefois, que «c'est là un goût d'inachevé» et que «tant qu'on n'a pas tout fait, on n'a rien fait, et que justice soit faite». Signalons enfin que la surprenante montée en puissance des jeunes nahdhaouis n'a pas, semble-t-il, désarçonné outre-mesure la direction du mouvement (bureau exécutif et Conseil de la choura confondus) où, tout en prenant acte, on est persuadé que «la divergence de vues et l'émergence d'une aile dure sont plutôt un signe qui témoigne de la bonne santé du mouvement et de son ouverture démocratique».