''La sauvegarde du patrimoine du point de vue de la législation tunisienne et internationale'' est l'intitulé d'une communication donnée par le professeur Kheireddine Annabi, jeudi, au siège de l'Association des anciens sadikiens, à La Kasbah, et ce, dans le cadre des activités intellectuelles de cette association. Le conférencier a, en prélude, passé en revue les différentes civilisations qui se sont succédé en Tunisie, laissant ainsi un héritage culturel bien varié, mettant l'accent sur le rôle de la renaissance européenne dans la mise en place des législations visant à préserver ce legs dans les pays du Maghreb arabe en général et en Tunisie en particulier. En effet, a-t-il ajouté, la renaissance européenne à la fin du XVIIIe siècle avait joué un rôle primordial dans les premières découvertes archéologiques en Italie et en Grèce, outre la région du Maghreb arabe, particulièrement en Tunisie et en Algérie, dont la richesse du patrimoine a suscité la curiosité des archéologues français. De ce fait, il était impératif, a-t-il précisé, de mettre en place des législations pour sauvegarder les monuments historiques et les sites archéologiques. C'est d'ailleurs dans ce contexte que s'inscrit la promulgation des premiers textes sur la protection du patrimoine dont la loi de 1886 relative à la sauvegarde des monuments historiques et des objets archéologiques et la loi de 1929 portant sur la préservation des sites archéologiques face à l'extension urbaine. Le conférencier a fait remarquer qu'à la lumière de l'évolution des découvertes archéologiques et à l'inscription de plusieurs sites archéologiques tunisiens sur la liste du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), dont la Médina de Tunis, l'amphithéâtre d'El Jem et Dougga, la Tunisie a adhéré aux conventions internationales en la matière dont la convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (1972). Parmi les remarquables découvertes archéologiques entreprises dans les pays arabes, il a cité notamment la pierre de Rosette (29 juillet 1799) contenant des lettres hiéroglyphes, datant du début de la campagne menée en Egypte par Napoléon Bonaparte, lui même épris d'archéologie.