Créée au lendemain de la Révolution (février 2011), l'association «La voix des Tunisiens à l'étranger» qui s'est présentée aux élections de l'Assemblée nationale constituante, a veillé à la diversification et la multiplication de ses actions humanitaires et socioéconomiques «afin de réfléchir sur l'avenir de la Tunisie et sur la place qu'on doit occuper, nous les Tunisiens à l'étranger, ainsi que notre contribution à son processus de développement», souligne M.Riadh Jaidane, président de l'Association lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis. M.Jaidane a dû préciser que les membres de l'Association ont établi des contacts pendant les vacances estivales avec toutes les sensibilités politiques avec qui ils partagent les mêmes valeurs d'une société moderne et libre et un Etat civil et démocratique «dans l'objectif de transmettre les préoccupations de nos ressortissants à l'étranger et de trouver des solutions adéquates à leurs problèmes. Sachant que notre Association est la première à avoir participé avec une liste indépendante aux élections de l'Assemblée nationale constituante, en vue de présenter à l'ANC les demandes sociales de la communauté tunisienne à l'étranger, demandes axées sur l'égalité politique entre tous les Tunisiens où qu'ils soient, tout en étant représentés dans une instance constitutionnelle». Mécontents, les membres de l'Association sont déçus du rendement du gouvernement provisoire et des partis politiques, qui leur ont promis d'adopter leurs demandes sociales et leurs suggestions. «Néanmoins, l'avant-projet de la nouvelle constitution ne fait pas allusion aux recommandations des Tunisiens à l'étranger concernant plusieurs questions, ni aux demandes sociales présentées par ladite association, en l'occurrence, la constitutionnalisation de la présence des droits des Tunisiens à l'étranger. Les promesses n'ont pas été traduites dans le brouillon du projet de la nouvelle constitution alors que la création d'autres instances telles que l'instance sur les droits des générations futures et le conseil supérieur islamique sont prévues», précise M.Jaidane. Pour un million deux cents ressortissants tunisiens à l'étranger, «il faut mettre en place soit une instance, soit un conseil supérieur qui les représentent dans les pays d'accueil comme dans leur pays natal», ajoute M.Jaidane. A défaut de crédibilité et de légitimité, «on se sent frustrés et déçus du comportement du gouvernement provisoire et de l'ANC qui ont négligé nos demandes et ignoré notre présence en tant que Tunisiens pouvant être présents sur la scène politique», affirme le conférencier. D'un autre côté, le président de l'Association a évoqué les conditions du retour des Tunisiens à l'étranger cette année, qui étaient en deçà des attentes, durant lequel ils ont rencontré des problèmes (mauvaise qualité d'accueil à la douane, retard des procédures administratives, manque de vols supplémentaires, détérioration des services consulaires tunisiens dans les pays d'accueil ...), voire même des blocages qui ont entravé leur retour aux pays d'accueil. «Les autorités censées intervenir et trouver des solutions urgentes n'ont pas réagi et n'ont apporté aucun soutien à ces citoyens, contrairement à leur discours politique qui n'a aucun rapport avec la réalité», a-t-il regretté, estimant que le gouvernement provisoire doit protéger tous nos ressortissants. M.Jaidane a indiqué, par ailleurs, que nombreux sont les Tunisiens qui sont en situation irrégulière (les sans-papiers ou clandestins) et sont maltraités dans les pays d'accueil et que les autorités n'ont pas tenté de protéger.