La Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh) a dénoncé, hier, « la situation dégradante » infligée aux émigrants clandestins, « situation qui contrevient aux moindres principes des droits de l'Homme». Elle a également plaidé en faveur de la mise en place d'une commission indépendante qui sera chargée de la recherche des disparus victimes du naufrage au large de Lampedusa. Il s'agit, aussi, de l'organisation d'un dialogue national pour remédier aux problèmes sociaux dont notamment la pauvreté et le chômage. Dans une déclaration, la Ltdh appelle le gouvernement à faire preuve d'un surcroît de « rigueur » pour appréhender les organisateurs de l'émigration clandestine et connaître le sort des disparus. Elle exhorte aussi les composantes de la société civile et les acteurs de la scène politique à « faire pression sur les pays occidentaux, gouvernements et société civile, pour garantir la liberté de circulation conformément aux conventions internationales ». La réaction de la Ltdh intervient à la suite du naufrage, le 6 septembre, au large de l'île de Lampedusa (Sicile, Italie), d'une embarcation transportant un groupe d'émigrés clandestins tunisiens. D'autre part, la Ligue a fustigé la poursuite des « pratiques de torture» dans les postes de police, malgré la condamnation répétée de ces actes. Dans une autre déclaration, elle dénonce, également, la violation par les autorités du droit de l'individu à la vie, à la liberté et à l'intégrité physique et leur transgression des conventions internationales interdisant la torture et les mauvais traitements, rappelant que « ces conventions ont été ratifiées par la Tunisie ». La Ltdh condamne aussi « le recours des autorités sécuritaires à la pratique qui consiste à couvrir les actes de torture et à falsifier les procès-verbaux » et dénonce la lenteur du ministère public dans l'accusation et l'arrestation des agents présumés impliqués dans la mort d'un citoyen qui avait succombé à ses blessures ainsi que l'ouverture d'une «enquête rigoureuse» à ce sujet. Arrêté, depuis le 28 août dernier, au poste de la police judiciaire de Sidi Hassine pour enquête dans une affaire criminelle, un citoyen dénommé Abderraouf Khammassi est décédé, samedi dernier. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, le détenu est tombé dans un « évanouissement profond », ce qui a exigé son transfert au service des urgences de l'hôpital Charles-Nicolle. Une enquête judiciaire a été ouverte depuis le 30 août dernier à ce sujet et le juge d'instruction a ordonné de placer les quatre agents qui ont interrogé le défunt en détention pour enquête.