Le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine a organisé hier, au complexe culturel Assad Ibn El Fourat, la cérémonie du 40e jour du décès de l'éminent poète, universitaire, membre de la Chambre des Conseillers et coordinateur général de la manifestation «Kairouan, capitale de la culture islamique» Jaâfar Majed. Un public très nombreux composé de membres de sa famille, ses amis, d'écrivains, de poètes, de responsables politiques, de représentants de la société civile, d'intellectuels et d'étudiants ont assisté à cette émouvante cérémonie. M. Abderraouf Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, a prononcé une allocution où il a mis en exergue la vie et l'œuvre de ce grand nom de la culture tunisienne tant de fois décoré et dont le talent, la fougue, la présence, l'honnêteté intellectuelle, l'esprit indépendant, l'humanisme et la créativité ont fait de lui un poète emblématique de sa génération. En outre, le ministre a souligné le rôle important joué par le défunt pour la réussite de la manifestation «Kairouan, capitale de la culture islamique» d'autant plus qu'il a écrit dans ce cadre un livre sur l'anthologie de la poésie kairouanaise, publié par Beït El Hikma. M. Basti a remercié ceux qui ont su donner, par leur participation à la cérémonie, un témoignage supplémentaire de l'estime et du respect qu'ils lui portent. En poésie : un grand; en culture : un militant Prenant ensuite la parole, Mme Jamila Mejri, présidente de l'Union des écrivains tunisiens, a donné un coup de projecteur sur les poèmes de l'illustre défunt qui chantent l'existence avec fougue mettant en relief toutes les formes de la vie et de la passion. En outre, ses qacids imprégnés d'une envolée radieuse de fluidité et de musicalité dues à beaucoup de calembours, associées à l'assonance, valsent entre lyrisme et symbolisme avec une touche romantique et une fraîcheur dans l'inspiration. Ceci sans oublier bien sûr sa prose d'une lecture très agréable et écrite avec beaucoup de vivacité, ce qui lui a conféré un caractère personnel qui fourmille d'images frappantes. Des oraisons funèbres Puis ce fut au tour de plusieurs hommes de culture, dont Mohamed Mouaâda, représentant de la Chambre des Conseillers, Mohamed Trad, Ahmed Laâmouri, Noureddine Samoud, Moëz Majed, Hatem Fatnassi, Brahim Chabbouh, Abdelaziz Hammami, Raouf Yaïch, Slaheddine Boujah et Mongi Chemly, d'apporter des témoignages, de lire des oraisons funèbres et des poèmes élégiaques en hommage à Jaâfar Majed et à ses qualités littéraires et à sa sensibilité. Ils ont également évoqué son amour pour sa ville natale, Kairouan, qui a fécondé son génie au cours de sa courte existence dévorée par les plus hautes ambitions lyriques et la fureur des sens. Lui qui ne gaspillait pas ses dons et qui préservait son énergie et sa verve, était doté d'une voix chaleureuse qu'on aimait écouter, surtout lors d'émissions radiophoniques. Exposition documentaire Notons qu'au cours de cette cérémonie, on a présenté au public les extraits filmés de certaines interviews données par Jaâfar Majed à la télévision. A côté de cela, on a organisé une exposition documentaire relative à des photographies, des correspondances, des prix et des créations de Jaâfar Majed qui ont enrichi la scène culturelle arabe et tunisienne (études scientifiques, recueils de poèmes en vers libres ou en prose, ouvrages, chants patriotiques, revues littéraires, articles, etc.). En somme, ce fut une occasion pour tous les présents de découvrir plusieurs volets de l'expérience littéraire et poétique de Jaâfar Majed et de fixer le souvenir de cette grande figure culturelle et son action intellectuelle créatrice.