En hommage posthume à la mémoire du grand poète et penseur Jaâfar Majed (Kairouan le 27.03.1940 - Tunis le 15.12.2009), l'Académie Beït Al-Hikma des sciences, des lettres et des arts organise ce vendredi 21 mai 2010, à partir de 15h30 une rencontre littéraire autour de l'œuvre du plus célèbre de nos poètes post indépendance, récemment décédé. Issu de l'Ecole normale supérieure de Tunis en 1960, Jaâfar Majed rejoint la Sorbonne où il obtient en 1965 une licence, vite consolidée par un doctorat d'Etat en littérature, en 1977. En 1981, il devient membre de l'Union des écrivains tunisiens. Il publie plusieurs recueils de poésie, vite épuisés, dont Des étoiles sur le chemin en 1968, Pensées en 1988, et Spleen en 1993. Parmi ses œuvres à caractère scientifique mention spéciale pour Mohamed, le Prophète homme, publié en langue arabe en 1991 et traduit en français par le Pr Mohamed Kamel Gaha. Cette traduction, parue en décembre 2009 par les soins de Beït Al-Hikma, a fait couler beaucoup d'encre. En 1997, Jaâfar Majed fonde la revue littéraire Rihab maârifa qui a considérablement enrichi l'espace culturel tunisien et arabe par des articles de fond et un contenu de bonne facture. Le couronnement de sa carrière s'est produit lorsqu'il a été désigné par le Président de la République coordinateur de la manifestation «Kairouan, capitale de la culture islamique 2009». Dans cette optique, il a publié deux ouvrages, édités par Beït Al-Hikma, Kairouan, au cœur des poètes et Anthologie kairouanaise. Sa poésie, simple mais envoûtante, a tôt fait de susciter l'engouement du monde de la chanson. Pour preuve, le sortilège exercé par sa Sahira, divinement interprétée par Oulaya, continue d'opérer une magie qu'on n'est pas près d'oublier. Nommé membre à la Chambre des Conseillers, il a occupé cette charge jusqu'à son décès. Par deux fois, il a été fait chevalier de l'Ordre de la République et Officier de l'Ordre du mérite national culturel. Il a également été décoré de l'Ordre alaouite du Royaume marocain et en Jordanie, il a obtenu en 1995 le Grand Prix de la poésie au 4e Festival de la chanson arabe. C'est le fils du grand défunt, Moëz Majed, poète de langue française, qui aura la charge de prononcer l'oraison funèbre. Citons, parmi les intervenants, les noms de Noureddine Sammoud, Jamila Mejri, Mohamed Raouf Yaïche, Mohamed Yaâlaoui, Abderrahmane Kablouti et Mohamed Mouaâda. Des extraits de la poésie de Jaâfar Majed seront lus par une des plus belles voix masculines de Radio-Tunis, Adel Youssef.