Des joueurs comme N'djeng, Youssef Msakni et Traoui sont indispensables pour préserver les équilibres Le déplacement à Chlef constituait une simple formalité pour les «Sang et Or» qui ont assuré leur qualification aux demi-finales de la Ligue africaine des champions depuis l'avant-dernière journée. Certes, c'était un match sans enjeu, mais que d'enseignements à tirer de cette dernière sortie de la phase des poules aux allures de rencontre amicale! Au-delà de la défaite, l'Espérance a démontré qu'elle ne dispose pas d'une équipe «B», capable d'honorer les couleurs du club. La faute à qui? Ce n'est ni celle de l'entraîneur ni des joueurs remplaçants non plus. Rattrapé par un calendrier corsé et des matches à grand enjeu aussi bien en Ligue des champions qu'en championnat national, Nabil Maâloul n'a pas eu l'occasion de faire tourner son effectif. Il n'a pas eu le temps non plus d'organiser des tests amicaux. Du coup, des joueurs, comme Khaled Ayari ou Oussama Boughanmi, n'ont pas eu suffisamment de temps pour s'exprimer sur un terrain. Quant à Seïfallah Hosni, il a besoin de faire des apparitions régulières pour s'adapter. En somme, les remplaçants n'ont pas pu suivre le rythme imposé par une équipe algérienne déterminée à sortir de la compétition africaine avec les honneurs. La gaffe de Naouara Il n' y a pas pire pour un footballeur que de faire banquette. Cela annonce le début de la fin, plus particulièrement quand on occupe le poste de gardien de but. C'est le cas de Wassim Naouara qui a perdu beaucoup de ses réflexes. En témoigne sa gaffe qui a emmené le but de Chlef lorsqu'il dégage mal sa balle, alors qu'il aurait dû l'intercepter. Mais on ne peut pas trop lui en vouloir pour une telle erreur monumentale, puisqu'il fait banquette depuis belle lurette. Car s'entraîner ne suffit pas pour un gardien de but afin de préserver ses réflexes. Il a surtout besoin de compétition. Autre joueur qui est passé à côté : Khaled Ayari, qui stagne depuis un bon moment déjà. Ses apparitions courtes et espacées dans le temps ne lui ont pas permis de progresser. Lui aussi doit faire des efforts s'il veut rester à l'Espérance. Sinon, il vaut mieux qu'il soit prêté à une équipe où il pourra jouer, car cet attaquant a cruellement besoin de compétition. Egaux à eux-mêmes Pour réussir du premier coup à l'Espérance et assurer au moins une place de titulaire, il vaut mieux avoir une bonne expérience et surtout avoir fait ses preuves ailleurs. Car lorsqu'on débarque au Parc B, il faut être opérationnel tout de suite. C'est le cas de Chaker Zouaghi et Houcine Ragued, qui correspondent à ce profil de footballeurs professionnels qui ne sont peut-être pas des prodiges, mais restent des joueurs de métier. Les Zouaghi, Ragued, Bouazzi, N'djeng, Youssef Msakni ou encore Majdi Traoui ont démontré qu'ils sont incontournables et que sans eux, l'équipe perd ses équilibres. Ils furent égaux à eux-mêmes malgré la fatigue pour certains (Msakni et N'djeng), pas encore au top, car de retour de blessure (Traoui) et tout simplement de vrais pros (Zouaghi et Ragued). Pour avoir une équipe B digne de ce nom, l'Espérance doit encore attendre. D'ici là, elle peut toujours compter sur ses joueurs cadres. Comme quoi, un être vous manque et tout est dépeuplé.