Les négociations sociales à l'échelle du secteur privé semblent faire du surplace, pour ne pas dire qu'elles vivent un blocage qui risque de durer. Du côté de l'Utica, la réunion des Chambres syndicales tenue, hier, en vue «de convenir d'une réponse définitive à fournir aux demandes des négociations de l'Ugtt n'a pas été facile» précise Khalil Ghariani, président de la commission des affaires sociales de la centrale patronale. «Les participants à la réunion de consultation, au nombre de 150 chambres syndicales, ont dénoncé les augmentations en cascade des charges (électricité, carburant, etc.) décidées par le gouvernement au cours des cinq dernières semaines. Nous estimons que le gouvernement doit nous envoyer un signal fort qui tienne en compte des difficultés par lesquelles passent les différents secteurs. Toutefois, la réunion a permis de mettre en évidence l'esprit de responsabilité des représentants de nos chambres syndicales qui ont réaffirmé leur attachement à la poursuite des négociations avec l'Ugtt». Un revirement inacceptable Quant aux négociateurs de l'Ugtt, ils déplorent le revirement de l'Utica qui «a renié son engagement de principe acceptant une augmentation salariale générale de l'ordre de 7%». «Malheureusement, fait remarquer Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, chargé du secteur privé, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a précisé lors de sa dernière rencontre avec Hassine Abbassi, secrétaire général de la Centrale ouvrière, qu'il existe un différend au sein de la délégation des négociateurs de l'Utica. Ainsi, une partie de cette même délégation a-t-elle fait part de son accord sur l'augmentation des salaires estimée à 7% alors qu'un deuxième groupe de la même délégation est contre». Au sein de l'Ugtt, on campe sur les revendications avancées lors du démarrage des négociations, début septembre dernier. Tout en soulignant que le revirement des négociateurs de l'Utica est de nature à entacher la crédibilité des négociations, Belgacem Ayari indique : «Nous attendons que nos partenaires de l'Utica s'entendent sur une position unifiée afin que les négociations reprennent le plus tôt possible».