« Il faut redonner à l'association son rayonnement de jadis, redynamiser le patrimoine et lui donner une nouvelle âme et un souffle de modernité », a déclaré Mourad Sakli, président de l'Association de la Rachidia, lors d'une conférence de presse tenue lundi dernier au siège de l'association. Animée par Sakli, mais également par quelques membres du comité directeur, cette rencontre avec les représentants des médias a constitué une occasion pour annoncer les nouveaux objectifs et la stratégie future de l'association. Dans le but de sauvegarder le patrimoine musical et d'assurer sa diffusion, surtout auprès des jeunes générations, la Rachidia envisage un train de mesures touchant à la fois à l'administration, à la formation et à la communication, pour redonner à cette association, créée en 1934, sa place dans le paysage culturel. C'est ainsi que le comité directeur veut créer d'autres sections de la Rachidia dans les différentes régions du pays et établir une sorte de coopération entre elles et avec l'association mère, ainsi qu'avec des clubs de musique traditionnelle et de «malouf», à l'instar du club Khémaïes-Tarnène de Bizerte. Le bureau se propose d'introduire des rectifications des lois régissant la Rachidia, notamment pour permettre à tous les musiciens qui forment son orchestre d'y adhérer. Pour ce qui est de la promotion de la musique traditionnelle, notamment le «malouf», Sakli a d'abord mis l'accent sur le déficit en communication dans ce sens et sur le manque d'activités abondantes de l'association. Aussi, a-t-il évoqué, ensuite, son intention d'organiser une foire au cœur de la Médina qui célébrerait les grands maîtres de la Rachidia. Des conférences, des tables rondes ainsi que des rencontres annuelles avec des compositeurs et des poètes figurent également dans le programme proposé. Parmi les autres objectifs de l'association, on notera l'idée de créer un mini-festival annuel qui s'étalerait sur trois jours et qui serait consacré à la musique maghrébine. En ce qui concerne le volet pédagogique et de la formation, le comité se propose de développer les techniques d'apprentissage aux élèves inscrits aux cours dispensés par l'association et d'organiser des stages qui seraient concentrés sur les théories musicales spécifiques au «malouf». Des clubs ouverts à tout le monde (amateurs et professionnels) ainsi que des rencontres périodiques entre poètes, musiciens et public seront, par ailleurs, organisées, et ce, dans le second local de la Rachidia (Dar Lasram). Au cours de la saison culturelle qui commencera au mois de janvier prochain, le comité a précisé que, chaque mois, l'association offrira, comme à l'accoutumée, un concert qui ne se limitera pas au seul «malouf», puisque la Rachidia sera, désormais, ouverte à d'autres genres musicaux. C'est ainsi que les amateurs de «maqam» et de chansons tunisiennes traditionnelles, par exemple, auront un rendez-vous mensuel avec un spectacle sélectionné parmi des projets artistiques présentés à l'association avec comme unique condition que le projet musical choisi soit nouveau. Pour les manifestations proches, il y aura, notamment, le 19 du mois courant, un hommage qui sera rendu au défunt Naceur Zghonda (au local de l'association) et un congrès scientifique qui se penchera sur le thème «le dialecte musical tunisien et ses spécificités» et qui sera organisé en collaboration avec l'unité de recherche scénique et l'Association tunisienne de recherche musicale, à la fin du mois de janvier 2013. « Nous comptons sur la compréhension du ministère de la Culture qui nous a promis d'élever la subvention (estimée actuellement à 100 mille dinars), ainsi que sur les sponsors sensibles à l'action associative et artistique pour mener à bien les projets de la Rachidia qui allient le traditionnel et le moderne», a signalé Mourad Sakli au terme de la rencontre.