Indépendamment du nom du nouveau sélectionneur, le temps est venu pour favoriser une véritable remise en cause au moment où les possibilités de l'équipe prennent de l'ampleur, notamment avec la nouvelle génération qui monte, quand les responsabilités grandissent aussi... L'on ne peut parler du renouveau de l'équipe de Tunisie sans en avoir les acteurs et les gestionnaires les mieux indiqués. La sélection aurait besoin aujourd'hui d'hommes sachant assurer leurs responsabilités, véhiculer les certitudes qui ont fortement manqué à l'équipe et à tout son entourage. En fait, elle serait désormais à la recherche de ce qui permet de voir ce que le football peut receler d'aptitude à aller au-delà du possible et des choses ordinaires. On l'a toujours constaté et ça s'est toujours vérifié : lorsque les hommes de décision se donnent des responsabilités, c'est toute l'équipe, faite notamment de joueurs, du staff technique et du staff médical qui s'y impliquent. Cela donne aussi la certitude de pouvoir avancer et de progresser. Dans sa nouvelle version et sous "l'emprise" d'un nouveau bureau fédéral, la sélection aurait fortement besoin d'élargir ses centres d'intérêt, de se découvrir sur de nouveaux registres. A quoi pourrait-elle ressembler dans les jours à venir et surtout face à ses nouvelles exigences? Quels sont les alternatives et les arguments qui pourraient conditionner son mode de fonctionnement? Il nous semble d'ores et déjà qu'elle est appelée à exprimer et à penser à des choses auxquelles elle n'avait pas songé auparavant, à s'ouvrir sur des prérogatives différentes de celles qu'elle avait pris l'habitude d'assumer et même de valoriser. Si tel était vraiment le cas, ça serait alors comme si elle accédait à une nouvelle vérité sur le plan technique. Celle qu'elle est justement censée découvrir, pas seulement sur les terrains, mais aussi et surtout dans la manière avec laquelle elle sera entourée, gérée. Les contraintes auxquelles elle devrait faire face, les priorités qu'elle est tenue de revendiquer doivent avoir d'autres significations, d'autres noms différents de ceux auxquels elle s'était identifiée ces derniers temps. Par rapport à ses véritables besoins et à ce qu'elle devait accomplir sur le terrain, par rapport aux moyens dont elle dispose actuellement, le chantier est ainsi ouvert... La fin et le commencement… Quand on pense à ce qui devrait arriver, à l'avenir de la sélection, le nom du premier responsable technique devrait déterminer assurément la phase à venir, ce qui devrait s'y faire et s'y accomplir, ce qui est de nature à donner une plus grande dimension au jeu et au comportement de l'équipe. L'idée qu'on ne cesse de nourrir concerne un entraîneur et un staff technique capables d'évoluer dans le bon sens, mais aussi éviter par la même occasion de leur demander des choses qui ne peuvent pas être de leur ressort.... De toute évidence, les noms ne manquent pas, que ce soit sur le plan national ou international. Faouzi Benzarti est toujours prêt à poursuivre ce qu'il avait déjà entamé. Reste qu'il faudrait prendre en considération la position de l'Espérance qui a, elle aussi, ses exigences et ses priorités. L'école française est elle aussi souhaitée. Le nouveau président de la Fédération ne cache pas son penchant pour des hommes qu'il considère comme étant capables de servir les intérêts de l'équipe. Dans l'entourage du nouveau bureau fédéral, les noms commencent à circuler. L'on parle d'ores et déjà de Raymond Domenech et probablement un remake de l'expérience de Lemerre. Philippe Troussier pourrait également rejoindre l'éventuelle liste qui sera arrêtée juste après la finale de la Coupe de Tunisie. Sans compter aussi Claude Puel, Vahid Halilhodzic et Pierre Lechantre. Mais le plus important dans tout cela est de savoir que le temps est venu pour favoriser une véritable remise en cause au moment où les possibilités de l'équipe prennent, notamment avec la nouvelle génération qui monte, de l'ampleur au moment où les responsabilités grandissent. Il y a et il y aura toujours des choses à valoriser encore davantage. Sur ce point, les moyens et les individualités restent perfectibles, mais l'équipe est appelée à progresser tout en s'adaptant aux exigences du moment et aussi aux options qui gagneraient à être mieux appropriées. Le mystère de la sélection n'est pas au fond indéfinissable. On peut assurément en rassembler les deux bouts. L'équipe est certes gouvernable, mais il faut trouver la clé. Il serait certainement tout à l'honneur du nouveau sélectionneur de refuser les pratiques et les réflexes d'un temps qu'on espère du fond du cœur révolu. En sélection, l'on sait, sans doute plus qu'ailleurs, que le renouveau préconisé ne s'acquiert qu'au fil de la crédibilité, de la transparence, loin des intérêts contradictoires...