Ettakatol ne se retirera pas de la Troïka Le dialogue se poursuit avec les démissionnaires Le Conseil national d'Ettakatol tenu samedi et dimanche derniers, à Sousse, a-t-il réussi à clarifier les choses pour ses militants et militantes terrassés, ces derniers jours, par les doutes et les déclarations contradictoires de ses responsables ? Les participants aux assises de Sousse ont-ils tranché la question de la participation d'Ettakatol au dialogue national prévu le 16 octobre prochain, à l'initiative de l'Ugtt ? Ettakatol continuera-t-il de faire partie de la Troïka au pouvoir ou a-t-il décidé de s'en retirer comme l'ont annoncé plusieurs de ses membres ? Comment le Conseil national de Sousse a-t-il traité le problème des démissionnaires, plus particulièrement ceux appartenant à la fédération de Paris et ceux regroupés au sein de la coordination du courant réformiste ? Pour éclairer l'opinion, La Presse a contacté Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, qui souligne : «La plus importante décision issue du conseil national concerne l'organisation du 2e congrès national dont les travaux se tiendront les 25, 26 et 27 janvier 2013. Bientôt, démarreront les congrès de renouvellement des structures locales et régionales du parti. Une commission a été constituée en vue de piloter cette opération. Quant au dialogue national qui se tiendra en concrétisation de l'initiative de l'Ugtt, je tiens à rappeler qu'Ettakatol a été l'un des premiers partis à avoir appelé à ce dialogue et à avoir soutenu l'initiative de la Centrale syndicale ouvrière. Nous considérons que ce dialogue doit avoir pour objectif de faire réussir les objectifs de la révolution et de renouveler la fidélité aux martyrs. Quant à la participation de Nida Tounès, nous refusons de dialoguer avec un parti qui considère que la légitimité électorale prend fin le 23 octobre 2012. Pour nous, le dialogue national est appelé à élargir le consensus sur les objectifs nationaux et à ne pas remettre en cause la légitimité représentée par l'Assemblée nationale constituante qui demeure l'autorité qui prend les décisions finales». Pour ce qui est de la poursuite de la présence d'Ettakatol au sein de la Troïka, Mohamed Bennour est on ne peut plus clair et précis : «Ettakatol est réputé pour son sérieux et sa fidélité à ses engagements. Il est vrai que certains membres du conseil ont posé l'éventualité de se retirer de la coalition au pouvoir. Seulement à la suite d'une discussion sérieuse et approfondie, nous avons décidé de poursuivre notre présence au sein de la Troïka. Notre appartenance à la coalition gouvernementale est un engagement pour l'intérêt supérieur du pays. Un engagement dont l'objectif est l'édification d'un Etat civil et républicain qui consacre l'égalité entre les citoyens et les citoyennes et les droits de l'Homme dans leur acception universelle et globale et rompt définitivement avec toutes les formes d'injustice, d'oppresssion et de corruption» Volet démissions en cascade d'Ettakatol, notre interlocuteur tient à préciser que «la démission de Mme Zouari de la fédération de Paris est intervenue en juin dernier et qu'elle a été déjà remplacée. D'ailleurs, les représentants de cette fédération ont participé aux travaux du Conseil national de Sousse. Quant aux autres démissionnaires, nous respectons leur décision et nous continuons à dialoguer avec certains d'entre eux dans le but de les pousser à réintégrer les rangs du parti. En ce qui concerne ceux qui se présentent comme étant les initiateurs du courant réformiste et démocratique au sein d'Ettakatol, personne parmi les participants au Conseil national n'a évoqué leur cas». Il est à préciser que le Conseil national d'Ettakatol a décidé de geler les adhésions de Abdelbasset Sammari et de Hassen Chouchène appartenant au «Courant réformiste et démocratique» pour leurs déclarations à la presse jugées «contraires à la vérité et nuisibles au parti».