Les démissionnaires d'Ettakatol ont organisé jeudi 16 février une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé les accusations qui leur sont adressées suite à leur démission massive et collective de ce parti. La coalition entre Ettakatol, Ennahdha et le CPR pour constituer la troïka semble être le conflit majeur : « La démocratie au sein du parti Ettakatol est absente. Le parti à commis une faute et a choisi une démarche non démocratique. Les leaders nous accusent de ne pas respecter les dispositions et les règles du parti », a indiqué Mme. Emna Rekik qui faisait partie de la liste de l'Ariana. « Ils se sont permis de prendre des décisions sans consulter les cadres. Ils considèrent qu'eux seuls détiennent le pourvoir légitime. Cependant, nous considérons que nous détenons la légitimité révolutionnaire. On est toujours surpris par les décisions supérieures et parachutées. Mais le plus surprenant, c'est la fusion d'Ettakatol avec le CPR et Ennahdha sans nous avoir consultés bien qu'on possède tous une culture et une expérience politique. On a appelé à des débats pour discuter et rectifier les orientations du parti mais les leaders ont refusé. On était toujours discriminé et séparé ». L'ancien secrétaire général du bureau du Kef du FDTL, Habib Aouam a expliqué de son côté que les démissionnaires ont choisi de se réunir aujourd'hui avec la presse pour dénoncer la campagne de dénigrement dont ils ont été victimes depuis l'annonce de leur départ du parti : « Ettakatol n'a pas respecté les militants qui ont lutté pour la bonne marche du parti. Il nous a interdit d'exprimer nos opinions et partager nos avis. Nous nous démissionnons d'Ettakatol mais nous continuons nos activités politiques afin de garantir les objectifs de la Révolution. Les démissionnaires ont évoqué également l'échec des leaders d'Ettakatol à gouverner le parti et former un gouvernement d'où la naissance de la troïka au lieu d'un gouvernement qui servira l'intérêt du Tunisien. Selon eux, les députés d'Ettakatol n'ont pas réussi à faire passer à l'Assemblée constituante les principes et les particularités du parti c'est-à-dire celles qui ont poussé plusieurs Tunisiens à voter pour Ettakatol. Sur leur avenir, les démissionnaires ont indiqué qu'ils ont reçu plusieurs appels de la part de collègues démocrates pour joindre le PDP, Afek Tounes, le parti républicain, le pôle moderniste ou le parti du travailleur tunisien mais la décision n'a pas été encore prise : « On a reçu également plusieurs demandes de la part des militants et des personnalités politiques pour former un parti centriste démocrate. Cependant, on n'a pas encore décidé dans quel cadre on peut continuer à servir le peule tunisien »