Suite à la grève spontanée et sauvage déclenchée avant-hier par les agents de la Société des transports de Tunis (Transtu), une marche de protestation a été organisée hier matin par ces derniers depuis la Place de la République, au centre-ville de la capital, pour rejoindre la Place Mohamed-Ali, devant le siège de l'Ugtt. A son arrivée à ladite Place les manifestants, composé d'agents de la Transtu et d'un certain nombre de citoyens, ont été reçus par un grand nombre de membres de la syndicale des travailleurs. Sauf qu'à ce moment-là des pierres ont été lancées sur les syndicalistes de la part de certaines personnes parmi les protestataires. La réplique ne s'est pas fait attendre, car les protagonistes en sont venus aux mains. Les agents de la sécurité, qui étaient présents dès le début en grand nombre sur la place Mohamed-Ali, sont alors intervenus pour former un barrage entre les deux camps avant de disperser les protestataires dans les ruelles alentour. Sur place, un officier de police, dirigeant l'intervention sécuritaire, nous a affirmé que deux agents de sécurité ont été touchés par des bâtons, l'un à la tête et l'autre à l'épaule. L'Ugtt condamne Le secrétaire général adjoint chargé de la culture et de l'information à l'Ugtt, Sami Tahri, nous a déclaré que le mouvement protestataire n'était pas si spontané qu'on le pense. «C'était plus qu'une réaction d'un groupe de citoyens. L'action est tellement organisée que ça dépasse la protestation des agents de la Transtu. De plus, les slogans ont un contenu politique et visent à nuire à la Centrale syndicale», a-t-il expliqué. Le chargé de l'information à l'Ugtt a affirmé que «des visages bien connus, parmi ceux qui ne cessent de harceler l'Ugtt, étaient aux premiers rangs de cette marche. Il y avait un groupe de personnes intruses parmi les manifestants qui ont lancé des pierres sur les membres de l'Ugtt. Sachant qu'hier il y a eu des appels sur des pages Facebook, bien connues comme partisanes d'Ennahdha, pour venir agresser l'Union verbalement et physiquement. D'ailleurs, le groupe des agresseurs est composé de criminels, de personnes de la mouvance salafiste et de partisans d'Ennahdha qui veulent porter atteinte à l'Union», a enchaîné Sami Tahri. La tension s'est poursuivie devant le siège de l'Ugtt en la présence d'un groupe de partisans d'Ennahdha qui ont continué, durant des heures, à scander des slogans contre l'Ugtt, auxquels les syndicalistes ont répliqué. Selon Tahri, l'intervention des forces de sécurité lors de cet incident était «souple», manquant de fermeté à l'instar des autres mouvements de protestation... Affaire du bus de la Transtu, version du chauffeur Par ailleurs, le chauffeur de bus de la Transtu qui a été arrêté mardi, Anis Zitouni, a été libéré hier en fin de matinée et a été conduit au siège de l'Ugtt pour donner sa version des faits. Très ému, le jeune chauffeur a affirmé qu'il n'a pas agressé la dame, propriétaire de la voiture que son bus à «tout juste frôlé». Selon lui, l'accompagnateur de la dame allé était descendu de la voiture et est monté dans le bus pour l'agresser alors que les passagers du bus ont essayé de l'en empêcher. «Alors qu'il m'agressait en me frappent sur le visage, j'ai perdu le contrôle du bus qui est toucher la voiture», a-t-il ajouté. D'après lui, la dame, qui l'a insulté devant tout le monde, est allée au poste de police en premier donnant une version faussée de l'incident et à son arrivée, seul, au poste de police pour porter plainte, il a été mal traité et arrêté sur place. Une audience est fixée au 12 novembre prochain.