Les syndicats de la Transtu ont annulé la grève prévue le 19 décembre 2011 et censée s'étaler sur trois jours. Cette grève visait à signifier leurs protestations contre la marginalisation qu'ils subissaient dans le cadre de leur adhésion à l'Union des travailleurs de Tunisie. Des protestations qui puisent en outre leur fondement de la situation des agents de la Transtu et de l'état préoccupant de l'arsenal du transport. «Nous avons reporté la grève à une date indéfinie, dans l'espoir que les choses s'améliorent et que le nouveau gouvernement puisse contribuer à la promotion du multi-syndicalisme. Jusqu'à nos jours, les syndicats de la Transtu étaient marginalisés. Ils n'avaient pas la possibilité de participer aux négociations et échanges au sein de l'Ugtt », indique M. Naceur Bafoun, secrétaire général de la Fédération générale de transport et membre de l'instance centrale. Les demandes des syndicats de la Transtu sont claires: elles reposent sur deux axes bien définis, à savoir la sécurité et le statut des agents, d'une part, et l'état de l'arsenal, de l'autre. En effet, et selon les données fournies par M. Bafoun, les agents de la Transtu sont menacés par les répercussions de la toute nouvelle mesure portant sur le statut du personnel. La modification de l'article 35 consiste, en fait, en la limitation du grade des contrôleurs et des chauffeurs à seulement quatre personnes, à savoir un premier contrôleur et un contrôleur hors grade, et un premier chauffeur et un chauffeur hors grade. «Cette mesure est inadmissible, dans la mesure où elle nous renvoie à un système fort dépassé des années 70 et nuit à 70% des agents», souligne M. Bafoun. Le responsable rappelle, par ailleurs, que les syndicats de la Transtu ont adressé un communiqué à l'Ugtt, en date du 29 novembre 2011, lequel explicite les points cruciaux à résoudre pour garantir la sécurité et des agents et des usagers des moyens de transport en commun. Ce communiqué s'arrête en premier lieu sur l'exemption provisoire des éventuels agents agressés. «L'administration veut que les agents agressés ne rejoignent leurs postes qu'après avoir reçu leurs droits juridiques, ce qui n'est pas logique», indique le responsable. Le communiqué recommande, par ailleurs, la réimplantation des unités de police dans les gares et les grandes stations afin de garantir la sécurité des agents et des usagers. Les syndicats de Transtu appellent, également, à l'éradication des étals anarchiques dans les stations et la remise en fonction des stations de Tebourba, Bokli et de la Charguia. Quant aux recommandations relatives au matériel de transport, elles reposent sur la réparation des voitures et des bus. «Dans le dépôt de Bab Saâdoun, on compte 48 bus articulés et 37 bus standards dont 68 ne sont pas opérationnels, faute d'entretien et de pièces de rechange. La voiture de métro M 177 est en panne depuis le 17 novembre. Sa réparation nécessite une enveloppe de 23 mille dinars. Jusqu'à ce jour, nous n'avons reçu aucune décision concernant cet effet», souligne M. Bafoun.