Les responsables clubistes l'ont pourtant affirmé à maintes reprises: il est difficile de diminuer l'aléa sportif sans investir. Car, au final, celui qui dépensera le plus en début de cycle, dépensera le moins à la fin... Le CA ne serait pas le CA sans ses retournements de situations, ses crises subites et ses exploits venus d'ailleurs. Sur ce, et en attendant l'implacable logique du terrain, le club a commencé par culminer au sommet du foot-business tunisien, passage quasi obligé en vue de redresser ce géant aux pieds d'argile. Club de tous les superlatifs sportifs et de toutes les extravagances financières, le CA a quelque peu souffert par le passé d'une gestion de type pragmatique qui n'a pas réellement permis de se projeter vers l'avenir. Actuellement, l'espoir renaît, vu que la donne a changé et que le bureau directeur s'est donné les moyens de réussir. En attendant de se réinstaller dans la cour des grands, le CA a commencé par «faire sauter la banque», sans toutefois se laisser aller à une fièvre acheteuse démesurée et improductive (recrutements ciblés selon des postes précis à pourvoir). Ceci dit, et en dépit d'une réorganisation du «service recrutement» et d'un redéploiement des recruteurs clubistes, certains pourparlers, n'ayant pas abouti, ont privé le CA de quelques joueurs de stature internationale. Ce fut le cas lors des négociations entamées indirectement avec Ammar Jemal, Kaïs Zouaghi, Mikari, Amine Chermiti et Yassine Chikhaoui, rien que ça! Comment tout ce beau monde s'est-il retrouvé dans le collimateur du club ? Tout simplement grâce au concours d'un professionnel du milieu, basé en Suisse et membre d'une société composée d'agents agréés Fifa et de juristes. Montassar Fayèche, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a pas résisté à la tentation de participer à l'œuvre de reconstruction clubiste, et ce, en facilitant les contacts avec les joueurs précités et en préparant tout simplement le terrain avant que le bureau directeur n'entre en action. Ce faisant, le cas de Ammar Jemal est assez édifiant sachant que le joueur a signé avec le CA, puis s'est retrouvé insulaire...par la force des choses. «Ammar cœur de lion» a été sollicité par le CA lors du mercato d'été. Lié avec les Young Boys de Berne jusqu'en 2014 (et prêté au FC Cologne), il a été séduit par le projet clubiste (en devenir) et s'est engagé à ne porter que la casaque «rouge et blanc» en dépit des sollicitations de l'Espérance par l'intermédiaire de Riadh Bennour. Sitôt l'accord de principe trouvé, deux membres du bureau directeur du CA, mandatés pour la circonstance, ont entamé les négociations qui ont par la suite traîné en longueur et en largeur avant de capoter! Et pour cause, Jemal a signé avec le CA le 6 (ou le 7) août pour un bail de trois ans avant que la partie clubiste ne se rétracte et ne demande à renégocier les termes du contrat ! De prime abord, Jemal devait passer au CA en contrepartie d'une somme avoisinant le demi milliard de nos millimes, mais les tergiversations de la partie clubiste ont eu raison de sa patience. Pis encore, une fois le contrat signé avec Ajaccio, le bureau directeur est revenu à la charge en vue de s'assurer les services de l'international tunisien sous forme de prêt avec option d'achat! Cherchez l'erreur.