Le miracle aura-t-il lieu? La Sierra Leone veut y croire quand bien même elle doit gagner face à la Tunisie dans le chaudron de Monastir, ce qui n'est pas une sinécure Les copains de Mohamed Kallou, débarqués à Tunis depuis mercredi, partent ce soir en position de challenger, le nul (2-2) concédé le 8 septembre à Freetown ne leur laissant que peu de possibilités de qualification pour leur troisième phase finale de la Coupe d'Afrique des nations 2013, en Afrique du Sud. En 1994, à Tunis, et en 1996 à Johannesburg, une génération dorée a réussi l'exploit de participer au grand festin continental. Presque deux décennies plus tard, les protégés du Suédois Lars-Olaf Mattson se remettent à rêver, d'autant qu'ils sont à un petit match, mais à un gros exploit d'une troisième CAN. Au tour précédent, ils avaient écarté le modeste Sao Tomé et Principe (défaite 2-1 le 29 février, et victoire à Freetown 4-2 le 16 juin). Et ce ne sera pas fini, ce soir, le feuilleton tuniso-sierra-leonais devant se poursuivre les 22 mars et 7 juin 2013, cette fois-ci pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Il y a un mois, déjà, un avant-goût a été donné de ce que pourrait être cette série. Sur le terrain lourd et glissant du Brookfiels national stadium qui affichait complet, cela n'a pas été du tout facile pour les Aigles de Carthage. Menés à deux reprises, à la 8e minute sur un but de Sheriff Sauma, et à la 86e sur une autre réalisation d'Alhassan Camara, les copains d'Aymen Abdennour ont souffert jusqu'au bout, même si leur réveil a été décisif après la pause. Notamment à partir de la rentrée de Darragi à la 63e minute à la place de Saïhi, ce qui a permis à Fatah Gharbi (65') et Youssef Msakni (87') de remettre les pendules à l'heure. La première manche aurait même pu tourner en faveur du team national sans quelques bourdes commises par l'arbitre soudanais Khaled Abderrahmane. Le 67e mondial a pourtant préparé le match de ce soir dans la confusion inhérente à la crise fédérale, suite à la démission (forcée?) du président et du vice-président de la FSLF et à la désignation d'un directoire provisoire pour préparer les élections. C'est la deuxième fois qu'un litige secoue la fédé sierra-leonaise et que la Fifa menace de sanctions touchant la sélection. Les «Vert, Blanc et Rouge» font pourtant contre mauvaise fortune bon cœur. S'appuyant sur ses vedettes Sheriff Sauma, Mohamed Kallou et Al Hajie Jabbie, la Sierra Leone veut bousculer la hiérarchie. L'effectif comprend suffisamment de joueurs «pros» rompus à la rigueur et au réalisme des compétitions européennes. Mais la mosaïque n'assure pas un ensemble capable d'élever son niveau de jeu à celui des ténors du continent.