Création d'une commission, de 8 experts en droit constitutionnel, pour élaborer des propositions concernant la Constitution qui seront présentées à l'ANC Je n'ai pas réclamé la dissolution d'Ennahdha, a-t-il déclaré «L'initiative de l'Ugtt est intervenue en raison de la situation exceptionnelle que connaît le pays avec notamment un paysage politique flou, un état de tension et de tiraillements politiques dangereux au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et dans tout le pays. Cela est devenu aujourd'hui une menace pour la vie publique, d'autant plus que les prix ont connu une hausse vertigineuse et les indicateurs économiques sont en régression. De même, il y a une menace sérieuse qui porte atteinte au processus démocratique marqué par la violence enregistrée envers les personnalités militants des droits de l'Homme, les journalistes ainsi que les locaux des services publics à l'instar des postes de police, etc. Mais dans aucun cas, notre initiative ne peut remplacer les instances constitutionnelles du pays», a enchaîné le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Belgacem Ayari, lors de l'ouverture d'une conférence de presse tenue à la mi-journée, hier au Palais des congrès, lieu du débat national à l'initiative de l'Ugtt. Ayari s'est étalé sur le rôle de la Centrale syndicale dans le militantisme et la défense des droits de l'Homme, des travailleurs, la défense des libertés, de la justice sociale et de l'équité et surtout pour l'indépendance du pays. De même, il s'est attardé sur les actions qu'a entreprises l'Ugtt avant et lors de la révolution avec les composantes de la société civile, tout en indiquant que «la révolution a été celle des jeunes marginalisés, chômeurs et démunis ainsi que des militants des droits de l'Homme». Un dialogue à plusieurs temps Le porte-parole du congrès de l'Ugtt a ajouté : «Ce congrès importe beaucoup pour les différentes couches de la société tunisienne dont les attentes sont grandes. Aujourd'hui, on est devant une question fondamentale dans l'histoire de la Tunisie et nous sommes parvenus avec l'accord de la société civile à lancer ce dialogue national. Il y a une certaine hésitation de la part de la Troïka, notamment Ennahdha et le CPR, et les causes de leurs réticences ont été jugées par l'Union comme insuffisantes pour boycotter le congrès. L'Ugtt traite avec tous les partis de la même manière. Nous sommes à la même distance de toutes les parties. Il importait beaucoup pour l'Union que la Troïka soit présente à ce congrès mais l'absence d'Ennahdha et du Congrès pour la République n'affecte en rien ni son déroulement, comme le pensaient certains, ni son rapport final». Selon Belgacem Ayari, ce qui a été déclaré dans la feuille de route de la Troïka aurait pu être présenté lors du congrès de l'Ugtt, vu qu'une partie de cette feuille a été jugée positive. Il a indiqué que l'Ugtt va continuer à dialoguer avec la Troïka. D'autre part, il a déclaré : «Je n'ai pas réclamé la dissolution d'Ennahdha. Le bureau exécutif de l'Ugtt va, d'ailleurs, publier une déclaration concernant plusieurs sujets et faits survenus ces derniers temps pour clarifier les choses». Ayari a expliqué, par ailleurs, que le débat lancé par l'Ugtt sera à plusieurs temps. La partie urgente, dont le débat a eu lieu hier, a concerné le régime politique, la date des élections, le parachèvement de l'élaboration de la Constitution, la création ou la relance de l'Instance supérieure indépendante des élections de la Haute instance de la communication et de l'audiovisuel, ainsi que l'instance indépendante de la magistrature judiciaire. Le porte-parole du congrès de l'Ugtt a évoqué l'affaire de Dar Assabah, réaffirmant le soutien de la centrale syndicale à la cause de ses journalistes et ses employés «qui ont refusé la désignation d'un ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur à la tête de cette société de presse». Développement régional et droits de l'Homme au second rang Le débat, selon Ayari, va continuer dans un avenir proche et il concernera des sujets qui doivent être traités sur le moyen et le long termes vu l'importance capitale et la complicité de ces dossiers. Cette partie du débat, dont les dates ne sont pas encore décidées, concernera les volets social et économique du pays. Plusieurs axes pour lesquels le congrès sera tenu prochainement : le développement régional, les droits de l'Homme, les droits de la femme, la garantie de la neutralité de l'administration et des mosquées, le dossier de l'emploi. Par ailleurs, outre la composition mixte de la présidence du congrès composées de six personnalités, deux représentants de l'Ugtt, deux représentants de la Ltdh et deux représentants de l'Ordre des avocats, une commission a été créée, composée de huit experts en droit constitutionnel, qui se chargera de l'élaboration d'un rapport résumant les propositions du congrès concernant la Constitution. Ce rapport sera présenté à l'ANC. Le porte-parole du congrès de l'Ugtt a exprimé une question qui lui a été posée sur les chances des propositions qui seront formulées au sein de l'ANC vu sa composition dominée par la Troïka dont la majorité était absente de ce congrès...