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Questions, protestations et grèves de la faim
Les travaux de l'ANC perturbés
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 10 - 2012

Comme on s'y attendait, les événements violents et tragiques du 18 octobre à Tataouine ont jeté leur ombre sur les travées de l'ANC. La plénière d'hier devant être consacrée aux questions au gouvernement a été troublée dès son démarrage par les interventions des constituants essentiellement de l'opposition. Ils s'accordaient à requérir une révision de l'ordre du jour. Les circonstances de la mort de Mohamed Lotfi Nakdh, chef du bureau de l'Union des agriculteurs et coordinateur général de Nida Tounès à Tataouine, «compte tenu de leur extrême gravité», se doit d'être, selon eux, le centre du débat. Demande rejetée par le président de l'ANC. Les députés du camp démocrate se sont pour la plupart retirés.
La séance, qui avait démarré après un retard d'une heure trente de son rendez-vous initial, était très agitée. Entre interventions non agréées des uns, les envolées lyriques des autres, entrecoupées d'interruptions intempestives d'un troisième groupe, l'agitation était à son comble. Une agitation donnant à voir un défaut de maîtrise devenu la marque de fabrique des plénières, notamment ces derniers temps.
Mustapha Ben Jaâfar, flanqué de ses deux vice-présidents, a exprimé ses condoléances à la famille du défunt mais également «sa profonde préoccupation» face à la situation du pays. Il en appelle aux élus du peuple à «serrer les rangs» et faire preuve de responsabilité et «d'esprit de concorde malgré les divergences», pour «réhabiliter le prestige et l'autorité de l'ANC», mais aussi «pour apaiser les esprits». Il a annoncé, en outre, que la séance de l'après-midi sera consacrée dans sa majeure partie aux «événements regrettables de Tataouine» en présence du ministre de l'Intérieur. Le président, qui avait du mal à se faire écouter, promet également que d'ici la semaine prochaine, une plénière sera consacrée à la position de l'ANC, son fonctionnement et le rôle de ses élus. Certains députés avaient évoqué dans des séances précédentes la marginalisation de cette institution, ainsi que le «refus des membres du gouvernement de les écouter».
De leur côté, en plus des protestations verbales, les constituants de l'opposition portaient des brassards rouges estampillés «Tunisie au-dessus de tous», en soutien aux députés Ahmed Khaskhoussi et Mohamed Brahmi, grévistes de la faim depuis 19 jours. Au cours de son intervention, ce dernier a annoncé le durcissement de sa grève et refuse désormais même l'eau sucrée. Et ce, en solidarité avec la population des régions de Menzel Bouzaïène et d'El Omrane qui revendiquent la relaxe de leurs enfants incarcérés.
Après certaines interventions des présidents des groupes parlementaires pour déplorer les événements de Tataouine, la séance a été levée. Les députés se dispersèrent dans les salons de l'Assemblée pour répondre aux questions des médias mobilisées en nombre. La Presse a donné la parole à une constituante de l'opposition, du parti El Joumhouri, et un constituant du parti au pouvoir Ennahdha :
Maya Jeribi : «Le ministère de l'Intérieur, après avoir justifié le viol, justifie maintenant le meurtre»
Je m'attendais du président de la Constituante de prendre lui l'initiative de changer l'ordre du jour, parce que qu'il nous revient à nous, représentants du peuple, d'être à l'écoute de la population, notamment dans ces moments extrêmement graves. Nous trouvons indécents de traiter d'autres questions, même si elles sont importantes, et de reléguer au second plan le décès d'un Tunisien, dû à la violence politique. J'exprime mon amertume que la Constituante soit autant en décalage par rapport aux attentes des Tunisiens. Je m'attendais aussi que le président de la Constituante évoque la grève de la faim de deux constituants, qui dure depuis déjà 19 jours. J'étais étonnée qu'il passe outre ces deux points extrêmement importants. Nous vivons un moment grave et triste, triste parce que la Tunisie a perdu un de ses hommes, suite à la violence politique exercée par des groupes hors la loi qui sévissent sous les yeux du ministère de l'Intérieur. Grave, parce que c'est un cap de franchi dans la violence politique qui commence à prendre le pas petit à petit d'une manière rampante et extrêmement dangereuse. On se souvient des appels au meurtre, on se souvient des attaques organisées contre les symboles de l'Etat et les tribunaux, maintenant on en arrive à l'élimination physique. Ce qui est encore plus grave, c'est que le ministère de l'Intérieur, après avoir justifié le viol, justifie maintenant le meurtre. Je fais assumer au gouvernement, précisément au ministère de l'Intérieur, la responsabilité. Notre revendication pressante est de placer le ministère de l'Intérieur entre les mains d'une personnalité hautement compétente et indépendante.
Walid Bannani : «Pourquoi se permettre de revendiquer la révocation d'un gouvernement et des ministres d'Etat, alors que nous n'avons pas le droit d'écarter des caciques de l'ancien régime ?»
D'abord, il faut rappeler que l'ANC doit être réhabilitée et reprendre son rôle. Je le dis et redis, le lieu des débats est l'ANC. Nous allons discuter l'après-midi des événements de Tataouine. Il est également prévu de tenir une séance lundi pour traiter de la situation générale du pays et du rôle des députés. Par ailleurs, je tiens à dire que ces comités de protection de la révolution sont constitués de plusieurs composantes de la société civile et des citoyens concernés par la protection des idéaux de la révolution. Ce sont des regroupements reconnus et légaux, soustraits à toute affiliation partisane.
N'oublions pas que la contestation populaire sévit partout, à travers toutes les expressions, les citoyens protestent et manifestent, l'Ugtt bouge, la société civile aussi. Ceux qui ont manifesté hier représentent une des composantes de la population qui ont revendiqué l'éviction de responsables rcédistes qui siègent dans les administrations. C'est une revendication de la révolution. Pourquoi se permettre de revendiquer la démission d'un gouvernement et des ministres d'Etat sans avoir le droit de revendiquer la révocation des caciques de l'ancien régime ?
La violence politique est grave et l'on doit s'arrêter pour l'étudier, mais je tiens à dire que la violence politique n'est pas que physique, elle est aussi verbale. D'un autre côté, il faut attendre d'abord les rapports de sécurité et des services légistes pour tirer les conclusions. Nous sommes dans une période ou la transparence est de rigueur, rien ne pourra se cacher.
Dans une enceinte désemplie, les questions des députés adressées au gouvernement démarrèrent après la pause, pour concerner des préoccupations régionales, comme la redistribution des terres agricoles étatiques dans la région de Jendouba. Retenons par ailleurs la demande d'explication de Yamina Zoghlami, élue d'Ennahdha, sur la nomination de Lotfi Touati à la tête de Dar Assabah. Abderrazak Kilani, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec l'Assemblée nationale constituante, précise dans sa réponse que le rôle dévolu au gouvernement est de nommer des responsables à la tête des institutions publiques, et c'est le cas. De plus, Lotfi Touati n'avait pas outrepassé son rôle et n'est aucunement intervenu, selon le ministre, dans la ligne éditoriale du journal. Pour preuve, sur les colonnes de ce même journal qu'il dirige, il a été frontalement critiqué, c'est dire que la ligne éditoriale reste indépendante.


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