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Grande émotion dans les rangs de l'opposition
ANC — Prochaines échéances
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 10 - 2012

La réunion qui s'est tenue hier à l'ANC convoquée par les députés de l'opposition a donné à voir des hommes et des femmes virulents et déterminés. L'émotion dominait dans la salle 5 à l'étage du Palais du Bardo. Les constituants, quoique peu nombreux, autour d'une quinzaine, étaient très vindicatifs. Des idées et propositions fusaient de partout allant jusqu'aux plus extrêmes comme l'appel à une grève de la faim collective, l'ouverture d'une information judiciaire contre Ghannouchi et la dissolution de son parti Ennahdha, l'élaboration d'une motion de censure contre le président de l'ANC voire contre le gouvernement tout entier. Hichem Hosni, du parti la Lutte progressiste, président de la séance, avait du mal à cadrer les interventions et réclamait inlassablement des propositions structurées. Les constituants, dénonçaient à tour de rôle la «mainmise» du gouvernement sur l'ANC, avec «l'aval de Ben Jaâfar». Le manque de visibilité des prochaines échéances. Les récentes déclarations de Ghannouchi via la vidéo fuitée sur les réseaux et son impact «dangereux» sur le cours des événements. En plus de la colère du peuple qui pèse de tout son poids sur cette très agitée législature transitionnelle.
Réunis pour faire un état des lieux de «la situation implosive du pays», face à «l'autisme du gouvernement», comme dirait Nadia Chaabane, du parti coalisé El Massar, les constituants avaient revendiqué à l'administration, la tenue d'une plénière pour traiter de cette «marginalisation insultante» de l'ANC, qui n'est plus «qu'une machine à vote», ainsi que de la grève de la faim de certains constituants entamée voilà douze jours, du consensus qui tarde à se faire valoir, de la feuille de route, du chaos qui règne dans certaines régions.
La réponse donnée par le bureau de l'ANC a été positive fixant la date de la plénière pour le 19 octobre prochain. Les députés de l'opposition crient alors à la manœuvre. Cette plénière n'est autre que la réunion périodique programmée dans le cadre des questions au gouvernement. «Ce sera une plénière mascarade pour valider les recommandations de la Troïka communiquée comme prévu le 18 octobre», ont relevé certains intervenants.
Viennent alors les différentes interprétations des articles de la petite constitution pour voir quelles sont les possibles démarches à suivre. Chacun y va de sa compréhension. Sans parler des téléphones portables qui sonnaient toutes les deux minutes et qu'on n'avait même pas pris la peine de placer au mode silencieux. Constat, ambiance surchauffée un peu cacophonique, enrobée dans de la bonne foi politique, ajoute à cela ce sentiment d'impuissance visible à l'œil nu.
De guerre lasse, certains députés présents avaient commencé alors à se retirer dont Khemais Ksila de Nida Tounès invité à s'exprimer voici sa déclaration à La Presse.
Khemais Ksila : «Nous constatons une désorganisation effrayante de l'opposition»
C'est un fait que la feuille de route qui aurait dû être l'essence même d'un consensus de l'ensemble des forces vives du pays est devenue elle-même objet de dissensions. Or, sur la base des déclarations de Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, je m'attendais à ce que l'opposition, du moins, prenne des initiatives sérieuses, et se serre les rangs pour demander une plénière spécifique à ces menaces proférées à l'encontre de la haute sécurité de l'Etat. Celui qui a parlé n'est tout autre que le premier responsable d'un parti qui a entre ses mains les institutions de l'Etat et les ministères régaliens.
En outre, nous sommes dans une phase électorale future pour laquelle aucune condition n'a encore été réunie. En revanche, nous constatons une désorganisation effrayante de l'opposition.
Nous allons tenter en tant que constituants et en tant que responsables à Nida Tounès, de prendre les mesures pour nous préparer face à cette crise ouverte. Le président du parti Nida Tounès a rencontré le président de la République, nous espérons que le président Marzouki et le président de l'ANC, compte tenu de leur passé, de leur militantisme et leur affiliation politique d'origine, élargiront le consensus en intégrant les forces garantes des valeurs républicaines. Il faut désormais qu'ils aient une présence régulatrice et non pas de suivisme.
Interpellé dans les travées de l'ANC avant le démarrage de la réunion Samir Ettaieb, du parti el Massar, connu pour ses piques virulentes dans les plénières et sur les plateaux de télé, présente à La Presse son analyse de la situation
Samir Ettaieb : «Le projet d'Ennahdha est très dangereux pour le pays, mais songer à ce que le juge intervienne pour dissoudre ce parti, c'est de l'inconséquence»
Quand on écoute la vidéo de M.Ghannouchi, on est persuadé que l'ANC est une institution qui ne compte pas aux yeux du parti dominant au pouvoir. Nous décidons ceci, nous décidons cela. Nous pouvons donc écrire une constitution, il restera alors son interprétation. La même mentalité qui a guidé le pays pendant cinquante années est de rigueur encore aujourd'hui. Nous avons fait une belle constitution en 59, nous savons ce qu'on en a fait. Par conséquent, et selon le raisonnement de M.Ghannouchi, même si la charia n'est pas inscrite dans la constitution, nous allons l'appliquer. Pourquoi nous battre alors tous les jours pour faire passer des principes nobles dans la constitution ? Le régime actuel est un régime d'assemblée dans lequel le véritable titulaire du pouvoir est le leader du parti dominant et majoritaire, en l'espèce, c'est Rached Ghannouchi. C'est lui qui impose ses vœux, et les deux autres partis du gouvernement n'ont aucune autorité, même sur leurs ministères. Le chef du gouvernement lui-même est un auxiliaire de Ghannouchi. Quant à l'issue de cette deuxième phase, il ne faudra pas que cela finisse dans le chaos. Il faut sortir avant le 23 avec un consensus et la validation, par tout le monde, des dates, des calendriers, du régime politique, de l'instance des élections. Nous espérons toujours qu'il y ait consensus. Il y va de l'intérêt du pays. C'est une obligation vitale. Pour ce qui est des initiatives du président de la République, il y a deux lectures. C'est son rôle d'être le garant de l'unité nationale et de recevoir les chefs de partis qui comptent le plus dans le pays. Cela va dans le sens du consensus, peu importe qu'il aura comme lieu le siège de l'Ugtt ou Carthage. Deuxième lecture, c'est la récupération politique selon laquelle il faut faire échouer l'initiative de l'Ugtt, et faire en sorte que seul le palais de Carthage soit le parrain du consensus plutôt que la place Mohamed-Ali. Par ailleurs, je considère que le projet d'Ennahdha est très dangereux pour le pays, mais songer à ce que le juge intervienne pour dissoudre ce parti, c'est totalement de l'inconséquence. Je veux et je dois battre Ennahdha politiquement et à travers les urnes. Il faut que ceux qui m'ont sanctionné, qui ont donné la majorité à ce parti changent d'avis, c'est ce que je souhaite. Mais supposons qu'un juge décide de dissoudre Ennahdha, que feront ses partisans qui sont très nombreux ? Ils vont peut être prendre les armes.


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